Baltzar
Dessinateur : Nakajime Michitsune
Scénariste : Nakajime Michitsune
Traducteur : Olivier Debaudre
Editeur: MeianVous n’avez pas encore lu les résumés des tomes 8 & 9 ?
Commencez donc d’abord par cette saine lecture, puis revenez vite ici pour connaitre notre avis !
Ce qu’on en a pensé…
Dés l’entame du 8ème volume, Nakajime Michitsune nous dévoile le parfait Nemesis de notre charismatique commandant Baltzar : En effet, campé sur les hauteurs surplombant l’école militaire assiégée, le colonel Joseph Rendelick est considéré comme le père de l’artillerie d’Erzreich ! Il a même redonné ses lettres de noblesse à l’artillerie lors d’un discours royal en proclamant : « Effectuer un tir direct est à la portée de tous, mais il est nécessaire d’apprendre les mathématiques pour un tir indirect. Il faut donc former des individus qui s’intéresseront au combat par le calcul plutôt qu’à la bataille se déroulant sous leurs yeux ». Ses recherches scientifiques ont mis en exergue l’importance du recueil et du traitement de données sur la vitesse initiale, la trajectoire du projectile coordonnée à son point et à sa vitesse d’impact, les conditions météorologiques, angle de tir…
Alternant donc explications scientifiques et phases de combats pour ce coup d’état au Baselland, le mangaka nous offre aussi une vision macro sur les enjeux économiques et militaires des autres pays voisins, et notamment ceux du royaume de WeiBen…. Que se passerait-il si ce pays allié décidait d’intervenir militairement ? Comment réagirait l’Holbaek, avec qui une faible trêve est toujours en cours ? Et tout cela ne mènerait-il pas à une véritable guerre civile, qui se propagerait alors très vite à tout le continent ?
L’autre fait notable de ce tome est le dilemme devant lequel Baltzar sera placé : pour sauver les cadets de l’académie, il devra se retourner contre le chef d’état-major de son camp !
C’est dans le tome 09 que Nakajime Michitsune rééquilibre les forces dans les 2 camps : le pouvoir offensif des canons est contré par l’effet défensif des tranchées et par l’observation aérienne. On ne peut une fois encore qu’être admiratif devant la créativité sans borne de l’auteur dans les stratégies & contres mis en place parfois bien en amont de l’histoire : ainsi très tôt dans le #8, notre héros avait dans l’idée de passer au-dessus des troupes ennemies ; il nous l’avait même mimé, mais sans verbaliser son plan…
Outre l’aspect stratégies et jeux de pouvoirs, c’est encore un autre aspect qui démontre la maitrise totale du récit par son auteur : chaque personnage secondaire a un réel développement de son psyché.
Prenons ainsi le jeune Helmut : d’un parfait gamin amateur d’armes, il a vu son caractère s’affirmer au cours des batailles tout en dissimulant sa véritable identité jusqu’à devenir aujourd’hui un parfait meneur d’hommes, parvenant dorénavant à jouer des stratégies dialectales avec ses nobles ainés…
Un dernier point enfin, sur le graphisme : là encore, on trouve ici un niveau de détails dans le réalisme des scènes assez bluffant pour un manga : les personnages sont certes typés, mais ils sont tous dessinés avec foultitude de détails physiques et vestimentaires ; les armes paraissent même parfois issus de magazines militaires tant ils sont représentés avec rigueur ! Et n’oublions pas non plus la méticulosité historique dont fait preuve ici l’auteur : il emploie, au fil de ses chapitres, toujours un armement qui a réellement existé, même le « mortier géant démontable » ….
Un tel souci du détail à évidement un coût : le rythme de parution est bien loin des standards du Manga : un seul tome ne sort que par année.
Cette série est réellement bluffante, chaque tome demande une bonne heure de lecture attentive.
Baltzar peut très bien servir de « porte d’entrée » à l’univers manga pour un lecteur adulte de BD franco-belge !
Milan Morales