Asadora
Dessinateur : Naoki Urasawa
Scénariste : Naoki Urasawa
Le résumé de ce #04 en quelques lignes…
Chapitres 24 à 30
Pas facile tous les jours la vie d’Asadora. En plus d’avoir été officieusement chargée par le sombre colonel Jissôji de faire toute la lumière sur ce mystérieux monstre marin qui aurait détruit son village, elle doit gérer le quotidien de sa fratrie et tenir le rôle aussi de la bonne amie à l’écoute des soucis des autres…. Le tout à moins de 24 heures de cette grande cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Tokyo !
De son côté, Monsieur Kasuga constate avec effarement qu’on s’est introduit durant la nuit dans le hangar de son avion et que l’on a rodé autour de son armement…. Mais c’est une série de photos, trouvée dans le bureau jouxtant son hangar, de cet armement et d’Asa pilotant l’avion qui l’inquiète au plus haut point…
Le mystérieux monstre marin a lui continué à faire des apparitions : cette fois, ce sont 2 pêcheurs qui ont croisé son chemin ; s’ils ont pu être secourus in-extremis, leur bateau a en revanche bel et bien sombré au fond de l’océan…
Ce qu’on en a pensé…
Avec cet état d’urgence décrété par le colonel Jissôji suite à cette nouvelle apparition du Monstre, Naoki Urasawa a réussi à faire monter la tension de son récit d’un niveau. En refermant le #3, on avait ressenti une certaine déception: peu de choses s’étant déroulées en ses pages.
Ici par contre, on est saisi à la gorge par un sentiment omniprésent d’oppression : l’héroïne doit faire face à ses problèmes quotidiens de « grande sœur », d’amie et en même temps est en charge d’une mission capitale pour son pays !
Le mangaka a réussi à mettre en place un véritable crescendo dans l’intensité de la lecture de ce volume : on passe du réveil matinal d’Asa et de sa routine quotidienne à l’addition de « micros » événements qui, mis bout-à-bout nous emmène vers une terrible confrontation nocturne avec le fameux monstre… nous laissant à bout de souffle sur un Cliffhanger du plus bel effet !
Vous l’avez compris : on a été littéralement hypé par ce tome 04.
Pour autant, il y a un autre facteur différenciant cette série d’un autre manga : son graphisme ! Avec des traits « européanisés » (l’auteur a toujours été fort attiré par notre culture), il parvient à donner à tous ses personnages une « gueule », une trogne atypique qui leur confère à chaque fois un caractère propre.
Regardez simplement le regard de Kinuyo, la patronne du restaurant : on sent qu’elle prend tout le monde avec un certain dédain, une certaine hauteur…. Une personne qui n’attire pas l’empathie de prime abord.
Regardez ensuite l’attitude corporelle du photographe que l’on rencontre dans ce tome : lui on sent bien qu’il a un côté « cafard », « opportuniste »…. On pressent dès sa première apparition qu’il est susceptible de faire des choses sales.
Tout un Art que Naoki Urasawa maitrise à la perfection !
Si l’on devait confier le graphisme de cette histoire à un autre dessinateur « classique », pas sûr du tout qu’on vivrait une telle intensité en lisant ce récit…
Pour clore cette chronique, si nous avions un souhait pour améliorer encore cette lecture ? Que les éditions Kana sortent en parallèle une édition « grand format »…. Quel plaisir sensoriel que ce serait alors…
Pour en savoir (encore) +…
Avec un rythme de parution de 2 volumes par an, sachant que le #5 sort de ces jours-ci au Japon et sachant que Kana travaille à flux tendu sur cette série, vous pouvez aisément estimer la date de sortie du prochain tome… ;)