Asadora
Dessinateur : Naoki Urasawa
Scénariste : Naoki Urasawa
Editeur: Kana
L'action de sa nouvelle aventure au long cours commence en 1959, quelques heures avant l'apparition du typhon Vera* sur l'île de Nagoya au Japon. On découvre une petite fille Asa très intelligente et très mature pour son âge qui en quête d’urgence d’un docteur car sa petite sœur est sur le point de naître.
En lieu & place malheureusement, elle sera confrontée à un homme plutôt étrange qui va d'abord la séquestrer ( !).
Le Typhon s’abattant dans le même temps, ils vont se retrouver terrés, craignant pour leur vie. De ce confinement forcé, une complicité naitra entre ces 2 personnages et ils s’envoleront ensuite pour aller au secours des survivants de ce grand cataclysme en prenant un avion.
Dès l’entame de ce tome 2, on retrouve Asa et Kasuga toujours en plein sauvetage à bord de leur Cessna
On retrouve aussi d’emblée cette synergie, cette complicité entre nos 2 personnages devant faire face aux conséquences d’une gigantesque catastrophe. En cela, on retrouve d’ailleurs les ambiances typiques des films de Miyazaki…
C’est très lent : on passe de nombreux chapitres sur une seule et même action, et pourtant les pages s’enchainent, haletantes du début à la fin !
On doit cet état assurément à la complète maîtrise narrative du mangaka ; il est ainsi clairement totalement impossible de lâcher ce tome 02 une fois entamé !
Ce qui donne aussi du corps à la trame principale sont toutes ces historiettes secondaires, ces petites ramifications qui seront réinjectées par la suite dans la grande histoire principale ! Tout n’est pas encore clair (et heureusement : on n’est qu’au début de l’histoire !), mais on a hâte de savoir qui est ce ténébreux supérieur de Kasuga, tout comme on voudrait en voir plus sur cette gigantesque menace encore occultée sous les décombres de la ville…
Allez, juste pour la bonne bouche : un passage où l’on s’est dit « Nan, là… c’est pas crédible… » : Quand la petite Asa va toute seule défier le patron de la pègre locale, du haut de ses 10 ans et qu’elle parvient à l’embobiner…
A la lecture du 1er volume, on en était ressorti totalement hypé : le grand Naoki Urasawa était de retour, dans une de ses histoires cultes et fleuves !
Notre sentiment n’a pas changé aujourd’hui : On tient dans nos petits doigts boudinés une future grande série, qu’il faut conseiller sans vergogne et en priorité à un public de grands Ados / adultes ne lisant pas de mangas ! C’est la force de ce grand maitre : ses histoires parlent à tous…
L’éditeur Kana « sent » décidément quand une série à le potentiel de devenir culte : ce sera le cas pour « Asadora ». Pour étayer cette affirmation, il faut se rappeler qu’ils n’ont pas édité une autre série de l’auteur : « Billy Bat » (éditée elle chez Pika) qui n’aura pas marqué grand monde, étant souvent perçue comme un remake assez fadasse de « 20th Century Boys ».
Il nous délivre ici un ouvrage magnifiquement rehausser de quelques pages couleurs que l’on a choisies pour illustrer cette chronique.)
Bien joué Kana, vous nous procurez du bonheur à chaque page !
* le typhon Vera fut le plus fort et le plus meurtrier cyclone tropical à avoir touché terre enregistré au Japon, avec des vents dépassant les 300km /h et ayant fait plus de 5 000 morts !
Milan Morales