Précédemment, dans Moriarty…

La reine a convoqué Sherlock et lui a ordonné de procéder à l'arrestation du Prince du crime. Une rencontre secrète entre William et Sherlock a néanmoins eu lieu, au cours de laquelle chacun a enfin compris l'amitié profonde qui les liait. Le grand projet de William touche à sa fin. Plusieurs incendies enflamment soudain Londres, forçant les classes, populaires et les nobles à s'allier et à prendre ainsi conscience de leurs intérêts communs !

À peine le danger écarté, le Prince du crime et le fameux détective engagent leur dernier combat au sommet du Tower Bridge en cours de construction.

William veut mourir pour payer ses crimes. Sherlock ne veut pas lâcher sa main... Tous deux sombrent dans la Tamise !

Le résumé de ce 15^ème volume en quelques lignes…

Chapitres 57 à 60

Le rideau est finalement tombé : William James Moriarty, alias « Le prince du Crime » a été précipité du haut de la Tower Bridge dans la Tamise, emportant avec lui son terrible adversaire, Sherlock Holmes !

Depuis cet épilogue tragique, 3 années se sont passées et malgré les recherches approfondies, on ne retrouva jamais les corps des 2 protagonistes.

Le destin des frères Moriarty a bien changé depuis :

• Albert a endossé ses responsabilités (c’est lui qui a permis à William de mettre en œuvre son « grand projet » et est écroué à vie dans la tour de Londres ;
• Louis, en expiation, a accepté de mettre sa vie au service de l’Empire britannique et dirige maintenant le fameux bureau MI6 en devenant le nouveau « M ».
• Fred Polock, Miss Moneypenny, James Bond ont suivi Louis au MI6.
• Le colonel Sebastian Moran a disparu lui aussi depuis 3 ans, anéanti par la perte de son ami William.

Une nouvelle mission leur est confiée : l’honorable Ronald Adair, joueur invétéré et en situation délicate, veut vendre aux Russes les plans  d’un sous-marin révolutionnaire top secret : le Bruce-Partington.  La mission du MI6 est simple : empêcher par tous les moyens que ces plans ne tombent dans les mains ennemies !

Qu’en avons-nous donc pensé ?

Avec la fin du tome précédent et les incroyables conséquences que cela impliquent sur la série, Ryosuke Takeuchi (le scénariste) a conscience que les lecteurs pourraient très bien arrêtés de suivre sa série. Il nous promettait d’ailleurs dans ce #14 de nous faire à nouveau vibrer avec son nouveau cycle.

Après avoir refermé ce 15^ème opus, on ne peut que se montrer quelque peu circonspect…. Certes, la « mort de Sherlock Holmes et de Moriarty » est très bien adaptée des écrits de son auteur originel (Sir Conan Doyle), mais les promesses du scénariste nous paraissent pour l’heure assez surfaites…  L’idée de l’intégration de l’ancienne équipe « Moriarty » dans le nouvel organigramme du MI6 nous a bien plu, tout comme beaucoup plus loin dans les chapitres l’alliance entre eux et leur ancien ennemi Sherlock (1) pour œuvrer dans un but commun, mais pour le reste, on a trouvé cette nouvelle intrigue bien fade et sans grande saveur si ce n’est des bons sentiments de la part de « M » sur le fait qu’ils ne devaient plus tuer leurs ennemis…

Exactement ce qui -à nos yeux- ne devaient pas être écrits de cette manière !

Bon, la série ayant toujours été une armoire à tiroirs rebondissants ( !?!), on peut espérer que dans la suite de cette enquête Ryosuke Takeuchi remette d’aplomb sa ligne de mire…

Graphiquement par contre, on reste sur du très bon : Hikaru Myoshi délivre toujours des planches dynamiques, alternant les vues et plans lors des longues scènes de dialogues, ne lésinant pas non plus sur les décors et arrière-plans, ce qui permet une réelle mise en perspective des intervenants.  De plus, son trait fin et épuré rendrait beau Quasimodo.  Attention : tout le monde n’adhère pas à ça (mais nous oui !)

(1) Ceci n'est pas un Spoiler: tout amateur un tant soi peu éclairé sait que Sherlock survit à cette disparition...

Milan Morales