Escale à Yokohama
Dessinateur : Kimitake Yoshioka
Scénariste : Kenji Inoue
Editeur: Meian
Vous n’avez pas encore lu les résumés de ces 2 premiers tomes ? Commencez donc d’abord par cette saine lecture, puis revenez vite ici pour connaitre notre avis !
Ce qu’on en a pensé…
Tout être humain normalement constitué à besoin d’alternances dans ses émotions. Ainsi, une vie parfaite sans difficulté ne pourra jamais nous permettre de nous accomplir, car c’est justement grâce à ce que nous affrontons que nous pouvons nous rendre compte de ce que nous avons….
L’inverse est vrai aussi : si le ciel ne faisait que de nous tomber sur la tête, nous ne pourrions jamais respirer et prendre du recul. C’est justement ce que permet cette « vieille » série jamais éditée encore en francophonie !
Parue au japon en 1994 (oui oui, vous avez bien lu !), « Escale à Yokohama » est un manga en 14 tomes très lent, très contemplatif, très … mélancolique.
A titre personnel, je sors de la lecture approfondie des 4ers volumes du manga historico-Gore de « Shigurui », et je vais ensuite très vite me plonger dans l’enfer de la guerre avec les volumes 59 & 60 de « Kingdom ». Ce matin, je sentais bien que je devais rééquilibrer mon Yin et mon Yang, avec une lecture apaisante et sans stress… Cette nouvelle série tombait donc parfaitement au bon moment pour moi !
L’histoire se déroule dans un Japon Post-apocalyptique ; on perçoit bien qu’il y a eu quelque chose de très grave qui s’est produit sur notre belle vieille planète bleue, mais sans vraiment en connaitre le détail. C’est pourtant dans une ambiance fort contemplative, mélancolique, baignée dans des grands décors magnifiques (la couleur dans ce manga aurait assurément été un plus !) que ses auteurs nous immergent, à l’opposé donc des univers post-Apo’ d’un Kenshiro ou d’un Mad Max…. En cela, ils ont fait suivre à leurs humains la théorie de la « Courbe du Changement » (nous y reviendrons par le détail dans la prochaine chronique de cette série)
Le but recherché par les auteurs est en effet de nous aider à savourer « l’instant présent », alors que tout s’effondre autour de nous en une ambiance crépusculaire. Antinomique dans son concept, force est de constater que la lecture de ces 2 premiers volumes porte ses fruits : la douce Alpha nous entraine dans son quotidien, dans sa routine de tenancière d’un petit bar peu fréquenté et retiré du reste du monde.
Un autre exemple de cette philosophie sous-jacente est que l’auteur cherche à nous faire comprendre que l’essentiel n’est pas de fixer sur un papier photo un paysage ou un portrait, mais plutôt d’être là, sur place et de le vivre pleinement à travers ses propres yeux et non son obturateur…
Mon équilibre interne avait bien besoin de pareille pause ressourçante ! Mon Yin et mon Yang forme à nouveau un parfait Taijitu; me voici paré pour plonger dans le Seinen qui m’a le plus interpelé depuis des années ! (c’est chez Meian, aussi)
Pour en savoir (encore) + …
- Vous aussi, vous rêvez de rencontrer un robot tel qu’Alpha ? L’auteur nous délivre un truc imparable pour reconnaitre ses semblables : toutes ont des cheveux verts ou violets ! Vous saurez donc à qui vous aurez affaire la prochaine fois que vous croiserez une personne avec cette particularité capillaire !
- Le tome 03 est sorti il y a quelques semaines, tandis que le 4ème vient juste d'arriver sur les étagères de vos gentils libraires!
Milan Morales