Série: Gauguin
Auteurs: Christophe Gaultier, Maximilien Le Roy, Marie Galopin
Editeur BD: Le Lombard
Une chronique BD: Génération BD
L’histoire commence en 1901, Gauguin débarque à Tahiti, il y a fait construire sa maison mais aussi s’intègre complètement dans la population, n’hésitant pas à communiquer à ses habitants son indignation vis-à-vis des dogmes mis en place (l’église coloniale autoritaire, le régime français représenté par les forces de police,…).
Gauguin semble trouver son inspiration dans les vahinés locales et l’alcool dont il use et abuse. Une infection à la jambe lui crée des douleurs de plus en plus oppressantes.
Malgré les pressions des « biens pensants » et un procès intenté contre lui, Gauguin maintient son cap de révolutionnaire libertaire. Il restera fidèle à ses idées jusqu’à sa mort, le 8 mai 1903. Une légende était née…
Les bandes dessinées illustrant la vie d’auteurs (Egon Schiele, Vincent Van Gogh,…) sont pléthores. Chacune de ces biographies tente de se différencier des autres par son contenu, son style ou un angle de lecture particulier.
« Gauguin, loin de la route » reste dans cette logique. Les auteurs se concentrent sur les deux dernières années de cet artiste atypique. Ces deux années sont tellement intenses qu’à la lecture, on pense suivre le personnage sur une plus longue période que celle décrite.
Les auteurs se concentrent également sur les idées révolutionnaires de cet artiste qui n’hésitait pas à affirmer haut et fort ses idées, au risque de se mettre au ban de la société et de s’attirer des ennuis.
Le dessinateur ne tombe pas dans le piège de créer un mimétisme entre son style de dessin et les touches impressionnistes de son personnage (tentative qui aurait été il est vrai fort hasardeuse ).
L’impression laissée par cet album est que Gauguin a vécu à 200% les deux dernières années de sa vie, fidèle à ses idéaux. La polémique comme quoi il entretenait des relations sexuelles avec des très jeunes filles, outre le fait qu'il s’agissait d’une pratique apparemment très courante sur l’île, ne passe qu’au second plan.
Gauguin, un artiste qui avait du génie artistique mais aussi une vision bien avant-gardiste ouverte et tolérante de la société…
Un livre à lire par la passionné de la peinture mais aussi par le philosophe sensibilisé à l’existentialisme…