Figure de proue de l’érotisme en bande dessinée, Milo Manara nous abreuve de ses récits teintés d’érotisme depuis la fin des années 60. Après avoir récemment terminé la tétralogie Borgia avec le scénariste Alexandro Jodorowsky, il dévoile à la galerie Petits Papiers un hommage à ses amis du neuvième art : Crépax, Moebius, Pratt, Crumb, Giardino, Varenne… Une série d’illustrations envahies par les créatures pulpeuses qu’on lui connaît. Sans oublier les illustrations originales des contes libertins de Jean de la Fontaine, une approche plutôt différente, plus brûlante de ce qu’on connait habituellement du fabuliste.

 

 

Milo Manara :

Je ne prends pas mon travail au sérieux. L’érotisme, c’est l’énergie qui fait tourner le monde. Je ne suis pas un expert en érotisme, je ne suis pas expert en femmes, je n’ai jamais eu l’intention de faire une analyse sérieuse de mon travail, je dessine ce que j’aime. J’aime bien les formes, l’abstraction, il y a toujours une histoire cachée derrière chaque illustration, comme un instantané.

Pour cette exposition j’ai fait des hommages à des auteurs qui me plaisent, comme Alex Varenne, Moebius, Pratt… En une image, je résume son univers… à travers des femmes !

Pour la fin de l’année je prépare une bande dessinée sur Le Caravage. Ce peintre a souvent fait des séjours en prison car c’était un être très belliqueux et exalté. J’évoque les trois femmes qu’il a eut dans sa vie, ses modèles avec lesquelles il avait une relation très passionnée, très violente ! Ses tableaux dégagent un grand érotisme.

J’habite dans la campagne de Vérone où j’aime dessiner. Dessiner me défoule. D’ailleurs je suis très strict, je travaille tous les jours. Je suis très renaissance, cela se voit dans mes femmes !