Alex Varenne aime dessiner les femmes et il l’a assez démontré dans ses bandes dessinées et ses romans graphiques. Depuis quelques années, il se consacre plus à la peinture et c’est la deuxième fois en quelques années que la galerie Petits Papiers expose ses femmes dans des tenues et des positions osées.
(photo JJ Procureur)
Alex Varenne :
Cela fait une dizaine d’année que j’ai délaissé la BD pour me consacrer à la peinture. J’avais pourtant débuté par la peinture, j’étais enseignant, j’ai même fait quelques petites expos. Avec mai 68, la BD a explosé, est devenue plus adulte. J’ai fait deux albums qui sont malheureusement resté inédits. Losfeld allait les éditer mais il a déposé le bilan entre-temps. A la fin des années 70 je suis publié par Charlie Mensuel et mes albums sont édités par Albin Michel, à 15000 exemplaires ! Ce sont des albums érotiques, très décontractés, que je fais seul ou avec mon frère. Mon public n’est pas spécialement BD, ce sont des esthètes, des érotomanes qui admirent mes qualités graphiques. Je fais également des romans graphiques.
Et puis j’en ai eu assez de la BD, je voulais marquer une pause, c’est un travail de fou. J’adore faire les personnages mais les décors, les voitures, l’architecture…
J’ai peint des grands formats en noir et blanc ; le noir et le blanc c’est le Yin et le Yang, la dualité par contraste, comme dans la peinture chinoise ou japonaise, une grande maîtrise du trait et de la tache. J’ai fait du manga. Pour les Japonais, le sexe est au cœur des choses, contrairement à notre civilisation judéo-chrétienne qui traite le sexe à la légère. Ma peinture c’est le travail d’une image spécifique tandis que la BD est un coulé d’images et puis dessiner des femmes, cela me défoule ! J’ai besoin de modèles, des belles femmes, aucune en particulier… je prend énormément de photos pour les avoir sous toutes les pauses, cela enrichit mon répertoire de formes…
Expo Libert'in avec Milo Manara, Alex Varenne, Eric Liot et Philippe Berthet (Petits Papiers Sablon du 29 juin au 26 aout)