Alors qu’au départ elle fût créée simplement dans un souci de droits d’auteur, She Hulk prend sa place petit à petit dans l’univers de Marvel. En effet, c’est face à la réussite de la série télévision début des années 70, produite par les studios Universal Television, que « La Maison des Idées » imagine ce personnage, afin d’en garder les droits au cas où cette idée venait à naitre dans l’esprit des auteurs de la série télé…

Il aura fallu plus d’une quinzaine d’années pour que cette héroïne trouve sa voie grâce au scénariste John Byrne, qui finalement lui donnera un ton plus humoristique avec notamment un style qui fait tomber le 4e mur.
4e quoi ? C’est la conscience qu’a un personnage de récit d’être un héros de comics ou de cinéma et de s’adresser directement à son lectorat, public ou même dessinateur… Ça vous rappelle quelqu’un ? Grossier, drôle et hors contrôle ? Effectivement, Deadpool n’est pas le premier à le faire, il a juste bénéficié de plus de visibilité que Miss Hulk.
Mais Marvel semble vouloir bouger les lignes et rééquilibrer la balance homme/femme dans ses univers, ce qui est très appréciable aujourd’hui !

Alors oui, le ton est très humoristique, mais cet album et She-Hulk en général, mettent le doigt sur quelques sujets très intéressants : La place de la femme dans la société active, la difficulté à être un superhéros au quotidien, devoir gagner sa vie et enfin, les problèmes juridiques liés aux super-affaires. Parce que oui, tout le monde n’est pas Tony Starck et ne roule pas sur l’or. Et l’air de rien, la justice a beaucoup à faire avec tous ces défenseurs de l’humanité et leurs combats un rien destructeurs… Un dernier point peut-être : la crise identitaire que Jennifer Walters traverse à travers ses deux personnalités. L’une bosseuse, qui réussit ses études avec brio, mais qui n’a pas eu beaucoup le temps de faire la fête et de socialiser et l’autre, géante verte, sûre d’elle et adulée de tous. La tentation est grande et il est parfois difficile de revenir à la raison…

À savoir : ce livre contient une partie de l’histoire qui a servi de modèle pour la série Disney+, vous y trouverez certaines références facilement.

Alors, j’en pense quoi ? Différent et léger en apparence, She-Hulk brise les codes avec la douceur qu’on lui connait et s’affirme dans un rôle badass qui est loin d’être inintéressant, si on prend la peine de lire entre les lignes… Si j’étais un rien partagé au départ, une deuxième lecture m’a permis de mieux comprendre le sens caché du script…