Avant l'orage
Série: L'insurrection #1
Auteurs: Marzena Sowa, Gawron
Editeur BD: Dupuis
Une chronique BD: Génération BD
Printemps 1944, Varsovie. Le drame du ghetto juif date d’il y a moins d’un an et la gestapo vient d’arrêter les exécutions publiques de civils qui faisaient le lot de la vie quotidienne des habitants de la ville.
Edward tombe amoureux d’Alicja. Lorsqu’il rencontre sa belle famille, il se rend compte que tous à leur manière ne veulent pas baisser les bras par rapport à l’occupant nazi, le frère d’Alicja y a déjà laissé sa vie et le compagnon de sa sœur, Roman, imprime des tracts clandestinement.
Edward qui a toujours considéré les événements de la guerre comme des embêtements qui le touchaient peu va progressivement participer à la vie résistante de la famille, taggant des signes anti-nazis çà et là. Roman va demander à Edward et Alicja de reprendre l’impression de tracts à sa place car lui veut s’investir davantage dans un projet de rébellion contre le pouvoir en place : l’insurrection n’est plus qu’une question d’heures… Et la tragédie qui s’en suivra également…
Marzena Sowa et Krzusztof Gawronkiewicz, dit « Gawron » placent le lecteur dans cette ambiance surréaliste d’entre deux tragédies. Pour ceux qui ont vu le film « Le pianiste », la tragédie des ghettos de Varsovie est probablement bien restée dans les mémoires. L’insurrection l’est peut-être un peu moins et constitue le deuxième volet tragique de la ville (pour autant qu’on fasse abstraction des horreurs quasi quotidiennes perpétrées par l’occupant allemand).
Dans cette « entre deux tueries » naît une histoire d’amour sur fond de principes de vie : résister à l’occupant ou le prendre avec détachement. La passion d’Edward pour Alicja amènera progressivement celui-ci vers la première option.
L’ambiance n’est pourtant pas à la fête comme en témoignent les fonds noirs-ocre-gris d’une majorité de pages de Gawron. Le titre s’appelle « avant l’orage » mais le ciel est déjà bien noir comme en témoigne la couverture !
On pourrait résumer ce livre en disant qu’il s’agit d’une des démarches salutaires parmi bien d’autres pour remémorer les moments difficiles de la période de guerre et les horreurs perpétrées par les occupants mais aussi pour montrer que des hommes, malgré ce contexte, croyaient toujours en un monde meilleur.