Shigurui
Scénariste : Norio Nanjo
Scénariste : Takayuki Yamaguchi
Dessinateur : Takayuki Yamaguchi
Editeur: Meian
Attention : durant toute cette semaine, nous chroniquons les 4 1ers volumes de cette série.
Suivez ce lien pour en retrouver le sommaire.
En cliquant sur cette image, vous pourrez visualiser la Bande Annonce de la série…
Ce qu’on en a pensé de ces 4 premiers tomes…
« Contusion cérébrale par enfoncement du visage », « asphyxie par enfoncement de la machoire dans la gorge »…. Dès la première page, le ton est marqué au fer rouge ! C’est pas demain la veille que j’offrirai cette série à mon petit neveu fan de pokemon (à mon corps défendant !)….
En plus de cela, je ne suis absolument pas un fan de Gore et de ce type de littérature. Pourtant, on peut ne pas aimer les films d’horreur et avoir été captivé par des œuvres cultes telles « Les dents de la mer » ou « Kill Bill ». C’est exactement ce que j’ai ressenti en voyant les couvertures chirurgicales de cette série…. De la répulsion, mais dans une forme dans laquelle l’envie d’en savoir plus prend le dessus.
La seconde claque que l’on se prend ensuite est l’univers décris : Tiré d’un roman de Norio Nanjo, le mangaka nous emmène au cœur de la féodalité nippone, à une époque où les raffinements les plus exquis côtoyaient sans vergogne la brutalité la plus sanglante.
Et puis arrive la 3ème claque, la mandale du marin-pêcheur : rude et solide, tout en étant capable de câlins voire de poésie, la main du mangaka Takayuki Yamaguchi nous offre des planches du beauté extatique et affolante…. Nous voici projeté à des lieues des mangas produits à la chaine dont le seul intérêt est de nous offrir une dose de shoot vite faite mal faite…
Le sang, les membres qui volent et les tripes qui virevoltent sous les coups de sabre sont en effet ici monnaie courante, mais l’énorme différence avec une de ces séries de pure consommation est qu’ici l’auteur ne nous délivre pas un carnage gratuit ; il met en scène ce Japon du 17ème siècle dans toute sa réalité, avec son climat d'époque. Bien sûr, cela ne change rien au fait qu'il faudra parfois avoir le cœur bien accroché... mais on ne peut s’empêcher d’être envouter par l’histoire mise en images dans ces 4 premiers volumes !
Enfin, outre les combats mis en scène magistralement, le mangaka nous livre aussi beaucoup d’informations sur la vie des samouraïs ; ainsi par exemple, le seppuku (s’ouvrir le ventre avec son sabre) est précédé de tout un cérémonial incluant latrine et laxatif, afin d’empêcher toute mauvaise odeur lors du passage à l’acte…
Un bémol cependant : 2 rugosités m’ont plusieurs fois extrait de l’histoire : tout d’abord, j’ai un problème pour retenir les noms étrangers (mais c’est un souci qui m’est propre et je suis en thérapie depuis de nombreuses années pour ça) ; l’autre souci sont les très nombreux flashbacks et « flashbacks de flashbacks » qui alourdissent considérablement la fluidité de l’ensemble. Ainsi, au terme des 4x 300 pages lues actuellement, l’épique duel entamé entre les 2 protagonistes n’est toujours pas arrivé à son épilogue, tant l’auteur prend plaisir et son temps pour camper l’historique de chacun de ses personnages. C’est hyper-bien construit, mais il faut être très vigilant pour ne pas perdre le fil des trames historiques contées !
Pour en savoir (encore) + …
Vous aussi, vous êtes hypés maintenant par cette série ? Vous avez de la chance : les éditions Meian viennent de sortir le #5 (le 07 Juillet 2021), tandis que le 6ème volume est programmé pour le 28 septembre.
Milan Morales