Ce n’est pas faute d’avoir essayé pour Jacques Martin… L’année dernière une vente de l’intégralité de son œuvre eut lieu mais peu de pièces furent vendues. Quant à l’œuvre de Victor Hubinon, c’est sa fille Michèle qui en parle le mieux et il est rapidement question de Buck Danny : Au début c’était Michel Charlier qui faisait les décors qui étaient très techniques avec notamment des avions, Georges Troisfontaine était au scénario tandis que mon père faisait les personnages. Mais rapidement Georges étant débordé par son agence de presse, la World Press, c’est Charlier qui s’est attelé au scénario. La première histoire est sortie en mars 1946 dans Spirou, ce n’était pas un Buck Danny mais bien un récit de guerre (L’agonie du Bismarck), ensuite il y a eu un autre récit de guerre chez Moustique (Tarawa Atoll Sanglant) avant que Buck Danny ne démarre en 1948 avec Les Japs attaquent ! C’est Georges qui avait une abondante documentation qui permettait à mon père de dessiner tous les décors militaires et à Michel Charlier d’imaginer les scénarii. D’ailleurs ils ont habité un moment ensemble, dans une maison près de la gare du nord. Au décès de mon père c’est Bergèse qui a repris la série en 1979 et il l’a arrêtée en 2008. Mais bientôt devrait paraître la 53 ème aventure de Buck Danny, sous la plume de Francis Winis, un nouveau venu, architecte mais très adroit et Frédéric Zumbiehl, ancien pilote de combat et scénariste qui fait les beaux jours des éditions Zéphir, spécialisées en aéronautique. Les nouvelles aventures de Buck Danny se passeront à l’heure actuelle, comme cela a toujours été le cas, le personnage ayant toujours évolué avec son époque…
Je suis enfant unique, c’est sans doute pourquoi l’œuvre de mon père n’a jamais été dispersée. D’ailleurs le fils de Michel (Charlier) est né le même jour que moi et nos parents ont intitulé une histoire de Buck Danny : « NC-22654 ne répond plus », notre date de naissance !
Quant aux travaux de mon père, j’en ai récupéré une grande partie récemment. Un incendie s’est déclaré dans un hangar appartenant à Spirou et on s’est rendu compte qu’il était rempli de planches originales. Dupuis a donc rapidement rendu les planches à leurs auteurs et ayants droit, ceci afin d’éviter qu’une nouvelle catastrophe ne fasse partir tout un patrimoine en fumée. Etonnant pour une bande dessinée si américaine dans l’esprit, l’Amérique et son armée se sont jamais intéressés à Buck Danny, les Américains se contentant de leurs comics troupiers…
Trois auteurs & trois revues de légende à la galerie Petits Papiers Sablon du 21 juin au 15 août