Interview BD:

Jean-Paul Krassinsky
dessinateur

Série: Les fables de la poubelle # 2
Editeur: Dargaud – Poisson Pilote

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Emballé par ces perles de trashitude et de non-sens que sont les « Fables de la poubelle », Shesivan n’a pas hésité à harponner par mail son concepteur Jean-Paul Krassinsky… A propos de foot, de chantages, d’animaux, de Brigitte, de Malraux et d’endives…

Shesivan : Comment avez-vous fait pour débaucher tant de scénaristes à la fois ?

Jean-Paul Krassinsky: Je les ai flattés, je les ai fait boire, certains n'ont pas eu le choix car j'avais des dossiers sur eux, bref ces collaborations ont débuté de manière tout à fait traditionnelle.


SH : En vous proposant des trucs comme ça, vous leur évitez des gros frais de psy ?

JPK : Hélas non. Ce n'est jamais gratuit quand on s'allonge sur mon divan, jeune homme *. Mais si vous voulez, je vous fais un prix.


SH : 11 scénaristes. Qui fait le gardien ?

JPK : Notre défense est impénétrable. De gardien, on en n'a jamais eu besoin.**


SH : Et seulement une coloriste ?

JPK : Oui, mais quelle coloriste !


SH : Vous n'avez pas honte ?

JPK : Non, mais ce n'est pas faute d'essayer, croyez-moi.


SH : Qui a trouvé le tire général de votre saga ?

JPK : Ben, moi. Dites, qui les trouve, vos questions ? ***


SH : Etes-vous bien conscient (?) qu'en affichant que tous les animaux présents dans l'album ont été maltraités, vous allez avoir pas mal d'ennui avec la SPA, GAIA et que ça va faire du barouf et que ces animaux ne pourront plus porter de signes religieux distinctifs et qu'après on en sera réduit à bouffer de la végétation ?

JPK : Vous savez, moi, les chiens je les confond avec leurs crottes. Allez dire ça à Brigitte.


SH : C'est parce que vous êtes végétarien que vous faites du mal aux
animaux ?

JPK : Quand j'étais végétarien, j'avais du sang de navet. Allez dire ça à Brigitte.


SH : Et vos personnages humains dans tout ça, vous les considérez comme des animaux (je veux dire, vous les placez dans la même catégorie ?)

JPK : Naturellement. Si on commence à finasser, on ne s'en sort plus.


SH : Vous savez qu'on fait repousser les arbres qu'on abat pour faire votre BD ?

JPK : Je sais. Ca ne fait pourtant que ralentir la chute.


SH : Pourquoi fouillez-vous les poubelles des scénaristes ?

JPK : "L'âme est dans le déchet", disait Malraux.


SH : Et sinon, Bruxelles c'est bien ?

JPK : J'adore Bruxelles. On ne le sait pas assez, mais c'est la capitale de l'endive****. Enfin, c'est ce que prétend la légende, mais moi j'ai envie d'y croire.


SH : Y a des chouettes poubelles ?

JPK : Celles de la gare du Midi sont parfaites, vraiment.


SH : A propos, cette BD est-elle recyclable ?

JPK : Oui. Elle peut faire de très beaux sets de tables. (à condition de les acheter par 6)


SH : Qu'est-ce qui va rester comme histoires si vous racontez les moins belles ?

JPK : Celles du journal télévisé, comme toujours.


Merci à Claude de Dargaud pour le relais des questions... Et JPK de répliquer par retour de mail : Voilà l'interview. Ils ont récolté ce qu'ils ont semé ^^

* c'est gentil vu mon âge
** Ben non, on vous connaît de réputation, vous jouez tous des pieds et des mains
*** Mince, j'en avais des pires mais je n'ai pas osé
**** On dit des chicons chez nous, JP... à propos des légumes



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