Série: Le vétéran #1
Auteurs: Frank Giroud, Gilles Mezzomo, Céline Labriet
Editeur BD: Glenat
Une chronique BD: Génération BD
Maxime Danjou n’a pas beaucoup de chance. Certes, il a réchappé à la bataille de Waterloo dans le sens où on a pu prendre en charge ses blessures mais les difficultés de la batailles finissent par devenir finalement assez anodines par rapport à ce qui l’attend ensuite.
Tout d’abord, il apprend qu’il n’est pas répertorié dans la liste des blessés au moment où il quitte l’hôpital militaire et à peine sorti, il se mêle à une rixe avec des soldats de l’armée russe et se retrouve au cachot avec un fameux mal de crâne.
C’est une charmante demoiselle qui vient l’accueillir avec une double surprise : il ne s’appelle pas et n’est pas le colonel Maxime Danjou mais bien Théodore Brunoy, mieux connu sous le pseudonyme « sang de bœuf » et la demoiselle est sa femme. Cette confusion d’identité serait liée à sa blessure.
Complètement perdu, « Tête de bœuf va prendre conscience progressivement de plusieurs éléments :
- Qu’il s’est comporté comme un lâche lors de la bataille de Waterloo, ce quoi lui vaut l’inimitié d’autres soldats et même un duel
- Qu’il a une sœur placée dans une sorte de maison miteuse grâce aux bons soins de son épouse qui ne semble pas si gentille qu’il n’y paraît, elle aurait au passage viré tout le personnel lors de la mort du père de Théodore…
- Que les affaires de la maison sont gérées de manière trouble par un notaire qui aime la guaudriole..
Les problèmes ne font effectivement que commencer…
Frank Giroud et Gilles Mezzomo ne sont pas des néophytes en matière de bande dessinée et cela se ressent dans cet album qui aurait pu être abordé plus maladroitement par un débutant. Au contraire, malgré un scénario assez chargé, une histoire de sosie ou faux sosie assez complexe, le récit reste clair et le lecteur attentif. Par ailleurs, les auteurs avaient déjà collaboré dans le passé sur un récit historique : les « Fleury Nadal ».
Le contexte de post-guerre napoléonien est bien exploité et offre un éclairage assez intéressant et original sur cette période car c’est souvent ce le régime sous Napoléon qui est abordé dans le cadre de bandes dessinées historiques.
Vu la complexité du récit, on pourrait penser qu’on est parti pour plusieurs tomes mais il semblerait que deux seulement sont prévus. Le rôle trouble de la femme de Théodore sera probablement bien développé dans le futur.
En caricaturant un peu, on pourrait faire une analogie avec la série XIII où la personne recherche sa véritable identité et est confronté à de multiples obstacles mais c’est probablement un peu tôt pour voir si le récit va maintenir cette similitude ou s’écarter de cette trame ; la différence d’époque et de style ne donne de toute façon aucun sentiment de plagiat ou de déjà-vu.
A conseiller à tout amateur de série historique et de récits dont le thème est la quête d’identité…