Série: Celui qui n'existait plus
Auteurs: Rodolphe, Georges Van Linthout
Editeur BD: Vents d'Ouest
Une chronique BD: Génération BD
Norman Jones a tout ce qu’il faut dans la vie : une poste de sous-directeur dans une société, une belle propriété, une femme et deux enfants et même une maîtresse !
Mais Norman Jones, à l’aube de ses 40 ans, s’ennuie et à l’impression d’avoir une vie qui ne lui apporte plus rien. Le 11 septembre 2011, date des attentats des Twin towers, Norman va se dire que ce drame est paradoxalement une aubaine pour lui et que celle-ci ne se présentera plus jamais à lui. Il décide de se faire passer pour mort (parmi les nombreux disparus dans les décombres) pour se créer une nouvelle vie.
Sans argent, sans identité et sans boulot, Norman va se lancer dans une road story qui ne sera pas aussi exaltante qu’il ne se l’était imaginée…
Roman va découvrir la pauvreté et la misère, il va aussi se faire tabasser par d’autres SDF et va se rendre compte que son épouse et ses enfants lui manquent… Lorsque Roman décide de revenir vers ses proches, il est peut-être déjà trop tard…
En 160 pages, Rodolphe et Van Lithout emmènent le lecteur dans la vie d’un homme au profil banal qui vit une crise de la quarantaine particulièrement marquée. L’histoire évite les caricatures et au-delà de ce coup de tête d’un homme, décrit ses désillusions et dénonce finalement le caractère irréfléchi de sa décision de tout plaquer.
Le lecteur ne peut être insensible aux états d’âmes de cet homme qui a peut-être agi sur un coup de tête mais a aussi voulu quitter le caractère monotone de sa vie. La fin de l’histoire laisse songeur sur le fait qu’il avait raison ou non de poser ce choix.
Cette histoire en noir et blanc (avec beaucoup de nuances de gris) est plaisante à lire. Elle ne fourmille pas en rebondissements mais il faut plutôt la voir comme un accompagnement dans la quête d’un « autre chose meilleur », avec tout ce que cela peut comporter comme désappointements mais aussi comme rencontres précieuses. Le dessin réaliste contribue à bien immerger le lecteur dans le récit.
La crise de la quarantaine n’a pas toujours que du bon et pose la question du sens que l’on veut donner à sa vie ; le raisonnable peut échapper alors à la réalité et l’énergie déployée pour échapper au train-train quotidien n’est pas toujours dépourvue de désillusion. A méditer avant de se laisser influencer par les tentations d’une vie différente !