C’est l‘histoire d’un type ordinaire. Certes, il fait de la Bd et ses fils profitent de sa renommée pour draguer les filles du coin mais malgré ce métier peu commun, il reste finalement un mec plutôt banal , évoluant dans son train train quotidien et vivant des histoires « classiques » (une séparation soutenue par ses enfants et amis compatissants , une guindaille, …) ,même s’il ne dédaigne pas l’une ou l’autre opportunité affective ou festive…
La notoriété n’empêche pas les gamelles, ni les emmerdes. Tout au plus, leur donne-t-elle un goût plus sympa et quelques facilités…
Clarke, le dessinateur bien connu de Mélusine s’attaque aux images de tous les jours, les étiquettes que l’on donne à ceux que l’on rencontre… Si effectivement, nous sommes vite catalogué dans l’une ou l’autre rubrique en fonction de nos comportements ou de notre boulot (le paumé, l’indécis, le dragueur,…) , nous ne sommes finalement tous que le produit de circonstances qui font que les autres ont une image de nous, souvent biaisée.
Les étiquettes nous collent à la peau et Clarke,non sans un certain humour un peu désabusé, se fait fort de les dénoncer. Cela permet à l’auteur d’aborder un style plus adulte mais néanmoins facétieux tout en ne dédaignant pas un regard parfois grave et sensible sur le monde.
Composé de nombreuses petites histoires (souvent de quatre pages), présentées dans un format carré, le style est original y compris au niveau de la couleur (l’album est en noir et blanc excepté quelques touches de couleurs dans une histoire qui symbolisent l’émanation de l’art…
Les étiquettes nous collent à la peau, elles nous permettent d’avancer mais sont parfois aussi de terribles handicaps. Et si nous prenions le temps de les décoller ?