BD Classic

Alexandre, jeune artiste, se rend compte qu’il a oublié la voix de sa mère décédée lors d’un accident. Il se lance alors à la recherche  de documents sonores permettant de la retrouver.

Le hasard l’amène à prendre connaissance de K7 enregistrées  avec Paul, son dernier compagnon, lui aussi décédé dans l’accident.

Paul décide alors de partir avec sa compagne à New-York afin de mieux comprendre la place de Paul dans la vie de sa mère et et avec l’espoir de retrouver des documents lui permettant de retrouver la voix de sa mère.

A travers cette quête,  Alexandre va  découvrir la vie tourmentée de Paul, oscillant entre un professeur émérite avide de protéger la patrimoine scriptural de l’humanité et un père très occupé, ne s’investissant pas beaucoup dans l’éducation de son fils. Paul ne pourra faire l’impasse sur un cuisant examen de conscience…

Un matin de septembre est une histoire qui pose en filigrane  l’attentat de twins towers du 11 septembre 2001 qui bouleversa la vie de nombreuses familles dont celle de Paul. C’est aussi l’histoire de gens ordinaires dont les méandres de la vie et ses blessures vives ont modifié l’existence, entraînant son entourage  dans ses  turpitudes…

Bel album que celui publié par Des Ronds dans l’O, une édition luxueuse en noir et blanc qui met en valeur le dessin et un  scénario complexe (j’ai simplifié le résumé) mais bien ficelé. Le mérite de cette histoire est probablement de rester crédible et captivante sans que le récit n’explose en actions. La grande majorité des planches consiste en un ensemble de dialogues entre adultes partageant leur connaissance du sujet. J’ai peut-être un petit peu moins  accroché au caractère excentrique de l’écrivain Eissner que je trouvais personnellement « tout much »…

La lecture demande de l’attention mais la concentration est récompensée par le résultat final. Comme dirait Cabrel, « une histoire ordinaire, nous sommes tout simplement samedi soir sur la terre »…