The Paybacks
Scénariste : DONNY CATES
Dessinateur : GEOFF SHAW
Dessinateur : Stephen Green
Coloriste : Lauren Affe
Coloriste : Warren Wucinich
Editeur: Urban Comics
Dans un monde capitaliste, tout a un prix, même combattre le crime ! Il est donc naturel que les super-héros empruntent de l'argent pour financer leurs améliorations génétiques, leur matériel de haute technologie et autres ordinateurs pour traquer les vilains. Mais leurs dettes explosent et les frais de gestion super-héroïque impayés s'accumulent. Pour y remédier, une seule solution, faites appel aux Impayés ! Cette équipe de recouvrement composée d'anciens héros en faillite se chargera de saisir le matériel et les bases secrètes de tous les mauvais payeurs !
Même sauver le monde a un prix.
The paybacks (les remboursements en français) est une critique acerbe de l’univers des supers-héros classiques. Cette caricature dépeint au vitriol les comics modernes avec leur abondance de technologies et de moyens, le côté prétentieux, théâtral de certains supers et tourne à la dérision cette obsession de vouloir à tout prix rendre justice.
Le duo Cates/Shaw n’est pas inconnu chez Génération BD et avait déjà fait forte impression avec l’excellent Buzzkill qui tordait alors le cou aux stéréotypes des super-univers avec beaucoup d’intelligence et de sarcasme. Le scénariste est aussi à l’origine de Redneck, qui à son tour ne nous avait pas laissés indifférents, même si le registre est un rien différent. On ressent très bien la volonté des auteurs de revisiter le monde des comics en apportant un autre point de vue, une perspective singulière. Et ça marche ! En explorant la relation que doivent forcément avoir les héros avec l’argent, en devant investir dans des moyens démesurés pour lutter contre le crime, ils dévoilent une nouvelle réalité qui semble être très peu divulguée ou exploitée : la dette.
Bien évidemment, s’il y a un endetté, il y a en a un qui y gagne beaucoup : le prêteur. Les créditeurs en faute de remboursement se retrouvent enrôlés comme chasseurs de mauvais payeurs, à la solde de ce mystérieux et très influent personnage… Et parce que ce n’est sûrement pas un rôle qu’ils endosseraient volontairement, c’est sous la contrainte d’une bombe portée au poignet qu’ils travaillent à apurer leur dette. Difficile de dire non sous cette condition et tel de la chair à canon, ils servent les desseins discutables de ce maitre sans pitié.
S’amuser. Cela aura très certainement été le maître mot pour la création de ce comics. On y sent tout du long la détermination de placer une bonne vanne ou encore une référence pour les initiés. Le ton est jovial, voir un peu lourd dingue mais de façon complètement assumée et c’est plutôt plaisant à lire. Les bonnes trouvailles y sont légion, comme ce van aux airs d’Agence Tous Risque qui lorsque l’on pénètre à l’intérieur révèle un espace magique incommensurable et vivant.
C’est une bonne tranche de lecture bien grasse qui vous attend en attaquant The Paybacks et le trip vaut la peine d’être entamé. Pour je ne sais quelles obscures raisons, il semblerait que ce projet ait été avorté pour n’être finalement qu’un one shot plutôt qu’une série…
Cependant, la relève viendrait du prochain comics « Crossover » dont la chronique suivra bientôt.