Le Dernier des Dieux
Scénariste : Phillip Kennedy Johnson
Dessinateur : Riccardo Federici
Editeur: Urban Comics
La fin du voyage approche pour l’équipe d’aventuriers, toujours sur les pas des compagnons de Tyr. En approchant de leur objectif, ils sont confrontés à Haakon, laissé pour mort par les Traquedieux trente ans plus tôt, lors du combat contre Mol Uhltep. Qu’il s’agisse de la véritable identité d’Evyndir, ou de la prophétie qui lie les compagnons plus qu’ils ne le pensent, les derniers secrets des Traquedieux, aussi sombres soient-ils, seront bientôt dévoilés…
Sans dévoiler la fin apocalyptique du récit livré dans ce dernier tome, il est temps d’analyser cette tétralogie et un mot me vient tout de suite en tête : TITANESQUE !!!
Commençons tout d’abord par le scénario : avec une navigation en parallèle sur trente ans d’écart, l’histoire est dense, très dense et est en plus accompagnée de très nombreux textes et chansons, amenant le niveau de détail à son paroxysme, peut-être trop ? Il est certain que ce n’est pas une œuvre abordable de par la quantité d’informations à assimiler et que le choix narratif peut parfois mettre à mal l’aisance avec laquelle on peut avancer dans ce brouillard épais qu’est l’intrigue. C’est un ressenti très présent pour le premier tome qui par contre tend à s’amoindrir au fur et à mesure de l’évolution de lecture des autres volumes. Ce n’est pas pour autant rebutant, ce n’est juste pas une minisérie que vous pourrez approcher avec distraction. En effet, elle demande de l’implication et une envie de découverte. Au final, c’est une très belle écriture que nous sert ici Philipp Kennedy Johnson, qui aura réussi à tenir la tension à son comble tout du long sans jamais fléchir.
Le graphisme maintenant. Riccardo Federici nous offre bien plus souvent des scènes dignes des plus grands peintres que de simples cases de bande dessinée ! Son travail est tout simplement remarquable, tant par le niveau de détail qu’il retranscrit que par l’intensité de l’ensemble. C’est parfois rageur, parfois poétique, souvent sombre et étonnant. Il n’y a pas grand-chose à critiquer tant sur la réalisation des personnages, que la création des monstres ou encore des décors. Il est aidé par un certain Steve Beach pour le dessin, ce que l’on n’a nullement peine à comprendre, tant la tâche semble colossale. Le tout est magistralement mis en couleur par un collectif de quatre artistes talentueux et qui subliment le trait du dessinateur. Les ambiances sont rendues avec forces, éclats, maitrise et nous plongent immanquablement dans ce périple de tous les dangers.
Si vous voulez en découvrir un peu plus sur le talent du dessinateur, Urban nous offre ici quelques vidéos de celui-ci en plein travail: A voir ici
Au final cela nous offre une œuvre certes courte, mais tellement dense et imposante ! Avec son nouveau format, plus grand et plus aéré, Urban se positionne dans le rayon quête fantastique avec brio et ne manquera pas de se glisser dans la bibliothèque des amateurs du genre, c’est certain !