Le Dernier des Dieux
Scénariste : Philip Kennedy Johnson
Dessinateur : Riccardo Federici
Editeur: Urban Comics
La légende disait la chute du Dieu du vide.
La légende chantait la victoire des Traquedieux.
La légende proclamait la libération de Cain Anuun.
Mais bien rares sont les légendes à dévoiler toute la vérité.
Si c’est le second livre proposé par Urban dans ce très grand format, (pour rappel, vous trouverez plus d’explication sur ce changement dans cette chronique coup de coeur: Decorum ), Le Dernier Des Dieux est d'un registre bien différent.
Comme sa couverture nous le laisse à penser, nous sommes bien ici sur une histoire médiévale-fantastique qui sera composée de quatre tomes au final.
A l’instar de Decorum, il y a ici une volonté de détails et ce dès le début du livre par une carte des lieux où se déroule l’histoire. Cependant, ni l’époque, ni les origines ne sont clairement dévoilées. Ce soucis du détail se retrouve aussi dans plusieurs textes denses reprenant des écrits « originaux » mettant en lumière la genèse de certains personnages avec des chansons, partitions comprises!
Cela fait de ce premier volume une oeuvre plutôt condensée et complexe, soyez prévenus!
Et si le mythe repris par tous sur les terres de Cain Anuun à propos des traquedieux, ces valeureux guerriers devenus pour le plus connu, le roi Tyr de Tyrgolad, n’était posé que sur une couche noire de mensonge? Et si ce fléau appelé Pestefleur qui transforme les hommes en abominations n’avait pas disparu comme cela est conté aujourd’hui encore? Et si la prophétie sombre qui devait faire tomber le roi était arrivée?
Il faut très peu de temps au scénariste Phillip Kennedy Johnson pour nous embarquer dans la tourmente de son histoire, avec le risque peut-être de nous embrouiller les idées, tellement les informations à assimiler arrivent en flux continu. Un parallèle de trente ans nous emporte vers la fin inexorable d’un monde baigné dans un mensonge titanesque et le commencement de celui-ci. Le choix graphique pour la compréhension du passage d’époque s’est porté sur un badge que l’on retrouvera à gauche de chaque chapitre. C’est une technique que l’on retrouve aussi dans les comics.
Tout comme l’histoire, le dessinateur Riccardo Federici nous offre un dessin ultra-précis et sombre qui fonctionne à merveille avec le sujet traité. La couleur y est très présente, parfois discrète, tout en nuances pâles, parfois criante, apportant ce côté fantastique à l’ensemble. C’est très beau et très maitrisé, un régal pour les yeux!
Deux quêtes se faisant écho nous sont livrées ici dans une oeuvre magistrale qui ravira certainement les amateurs du genre. Il ne faut pas avoir peur de lire, bien que peu épais, ce tome est fournis et les références sont nombreuses, détaillées, parfois en langues anciennes, mais cela rajoute une crédibilité à l’ensemble, le tout porté par des combats épiques et magnifiquement mis-en-scène.
La cerise sur le gâteau vient des dates de sortie pour les prochains tome: 25 juin, 27 août et 4 novembre 2021. Il ne faudra pas attendre trop longtemps pour terminer cette mini-série de dark Fantasy et c’est une très bonne nouvelle!