Kill or be killed
Scénariste : Ed Brubaker
Dessinateur : Sean Phillips
Coloriste : Elizabeth Breitweiser
Editeur: Delcourt
Dylan s’enfonce toujours un peu plus dans les ténèbres, tandis que les forces de police de New York sont aux trousses de ce type masqué qui s’en prend aux salopards de la ville. Le justicier malgré lui finit par se rendre… Mais coincé entre les murs d’un hôpital psychiatrique, il constate que le mal et la corruption qui règnent à l’extérieur l’ont suivi là où il est maintenant…
Mon avis
Recevoir le dernier tome de Kill or be killed c’est comme s’attendre à recevoir la solution d’un casse-tête sur lequel vous buttez depuis trop longtemps. C’est un mélange d’impatience et de soif d’en finir avec toutes ces questions qui ne font que s’empiler depuis le premier tome…
Comparé au précédent, celui-ci est plutôt épais, il y a des choses à raconter! Et effectivement Ed Brubaker ne perd pas une seule page pour étoffer et finir cette histoire pour le moins tortueuse.
C’est donc le moment de faire le bilan! Il y a tout juste un an, je découvrais le premier opus de ce récit que j’avais entamé un peu dubitatif. Mais j’avais pu constater en refermant celui-ci que Kill or be killed avait du potentiel! Le tome 2 et 3 n’ont fait que confirmer cela encore et encore, ajoutant à chaque fois de l’épaisseur et plus de folie au récit. J’ai ouvert ce dernier volet en ne sachant pas du tout à quoi m’attendre. Mais j’en espérais tellement…
Et dès les premières pages, je me suis fait avoir, ok ça commence bien!
Le scénariste prend toujours un malin plaisir à nous mener en bateau et il ne va pas s’en priver jusqu’à la dernière page. Cela pourrait devenir monotone à la fin mais c’est sans compter sur le talent d’Ed, appuyé par son duo de choc qu’est Sean Phillips et Elizabeth Breitweiser, respectivement au dessin et à la couleur.
Le graphisme, qui n’est pas des plus engageant il est vrai, participe grandement à l’ambiance générale du récit. C’est un acteur à part entière. Le dessin est plutôt nerveux et les palettes de couleurs qu’utilise Elizabeth sont pour le moins étonnantes, tantôt légères, tantôt sombres, presque monochromes. Elle est désormais la coloriste attitrée des séries d’Ed. C’est vraiment une équipe gagnante, très beau casting!
Plusieurs fois j’ai fustigé en me demandant comment ils avaient pu prendre un tournant aussi attendu et plusieurs fois je me suis trompé! J’ai finalement toujours été sur mes gardes en lisant cette histoire, cherchant la moindre petite faille. Et bien sachez que ma chasse a été bien pauvre. Allez, juste histoire de pouvoir présenter un trophée tout de même, le chapitre final est un peu vite mis en boite.
A moins que…
Vous l’aurez compris, je suis conquis par cette histoire, certes lugubre, certes noire et sanglante mais quel scénario! Quelle mise-en-scène! Cette façon d’amener l’intrigue, de vous faire acheter votre ticket, vous faire embarquer et puis vous emmener en voyage dans cet océan d’incertitude, peu importe la tempête, peu importe les embruns d’espoir projetés par la houle, toujours plus forte. Ed Brubaker, tel un capitaine un peu fou, vous emmènera à destination, même si ce n’est pas celle que vous attendiez, soyez prévenu!
Ce sera donc sur un coup de coeur que je referme ce dernier volume. Et il vaut pour l'ensemble de la série!
Pour revoir les tomes précédents: