Primo Levi
Scénariste : Matteo Mastragostino
Dessinateur : Alessandro Ranghiasci
Coloriste : Alessandra Alexakis
Editeur: Steinkis
Encore un ! Serait-on tenté de dire tant les récits sur les camps de concentration sont légion que ce soit en bande dessinée, en livre ou en films… Et pourtant… Même si cet album témoignage sur Primo Levi n’est que la énième brique de cet édifice du souvenir, on ne peut s’empêcher que chacune des briques est précieuse tant la mémoire est fragile et évanescente… Le dessin d’Alessandro Raghiasci est sobre, à l’image de l’histoire racontée…
Je mentirais en disant que la lecture de l’histoire de Primo Levi est celle qui m’a le plus marqué dans cette approche, mais cela permet à un jeune public de découvrir une réalité difficile. Dans ce livre, on dirait presque que Primo Levi s’adresse à une classe de maternelle, mais pour moi, ce livre pourrait se lire de manière plus opportune aux environ de dix-douze ans. Pas plus tôt… Cela a aussi l’avantage de ne pas trop s’appesantir dans des détails, même si le côté inhumain est assumé.
L’histoire des camps de concentration est présentée sans fard voire héroïsme, Primo Levi se veut d’abord le témoin d’une époque où le genre humain a perdu toute notion d’humanité et c’est pour éviter que cela ne se répète qu’il a décidé de témoigner inlassablement de ce passé difficile.
Primo Levi est décédé en 1987, probablement partagé entre le sentiment d’un devoir accompli et celui de ne pas avoir pu en faire davantage… « Si comprendre la haine nazie est impossible, la connaître est nécessaire, parce que ce qui est arrivé peut recommencer, les consciences peuvent à nouveau être déviées et obscurcies : les nôtres aussi. »