Un amour de génie
Dessinateur : Turk
Scénariste : Zidrou
Coloriste : Karine Kaël
Editeur: Le Lombard
La série, en quelques lignes…
Léonard est un génie. C'est du moins ce qu'il croit ! Caricature désopilante de l'illustre Léonard de Vinci, bien connu pour ses portraits de dames au sourire énigmatique, il invente les machines les plus incongrues et il les expérimente sur son fidèle Disciple. Celui-ci, qui n'aspire qu'à une vie paisible, s'en retrouve immanquablement couvert de plaies et de bosses.
L’histoire de ce #53, en quelques lignes…
Tout ça ne vaut pas l'amour... et l'humour non plus ! L'auriez-vous cru ? Il fut en effet un temps - que les moins de 10x 20 ans ne peuvent pas connaître - où le cœur de Léonard ne vibra pas seulement pour l'énigmatique Monalisa « la Gioconda » et l'aristocratique « Belle Ferronnière ».
La Science non plus ne fut pas toujours son unique passion et sa seule joie.
Notre Génie n'était encore qu'un adolescent vaguement prometteur lorsqu'il s'éprit en effet de la sensuelle, de la spirituelle, de la gracieuse... bref, de la fille du boulanger de Vinci, Giovanna.
Le destin et surtout le père de cette avenante jouvencelle mirent toutefois vite fin à cette idylle : plutôt qu'un inventeur en hypothétique devenir, force lui fut d'épouser un riche banquier.
Heureusement, à coeur patient rien d'impossible : Giovanna est à présent veuve et orpheline. Il est donc temps pour notre Génie de s'attaquer sérieusement au plus profond des mystères : l'Amour ! Désormais riche et veuve forcément joyeuse, Giovanna ne semble guère disposée à reconvoler..
En compensation, Léonard ne sait quoi inventer qui fera le «bonheur » des autres, tandis que Basile, son disciple, cherche désespérément l'âme sœur et l'occasion, en attendant, de pouvoir enfin dire ses derniers maux.
Dans sa cuisine, Mathurine voudrait être plus une bonne à se marrer qu'à se marier.
Quant à l'espiègle Mozzarella, elle n'en est encore qu'à rêver du prince charmant, mais sûr qu'un jour il viendra...
Enfin, même le chat Raoul s'affirme tel un virtuose du second degré plus caustique que jamais.
Cette fois c’est sûr, l’âtre de Léonard brûle du feu ardent de l’Amour !
Ce qu’on en a pensé…
Pour des lecteurs quadra & quinqua, ouvrir un nouvel album de Léonard a toujours un côté « Madeleine de Proust ». Si vous n’avez pas rouvert un tome récent scénarisé par Zidrou, vous serez surpris de percevoir de la continuité dans le renouveau de l’univers.
Tout d’abord évidemment grâce au trait toujours aussi vif et précis de Turk, le dessinateur originel ! Tels les plus grands enlumineurs de cette époque lointaine, il œuvre toujours dans le secret de son alcôve pour nous esbaudir les mirettes et exploser les zygomatiques !
Cette reprise scénaristique de Zidrou (Ducobu, Ric Hochet, Les beaux étés…) fonctionne donc toujours sur le schéma initial qui a fait son succès : un événement -souvent induit par une invention du Maitre- vient perturber la quiétude du doux foyer médiéval. On se complait alors des déconvenues du brave disciple et de la folie totalement immature de son maître, le Grand Léonard.
Certes, tout n’est pas rose : on a par exemple et depuis le début un vrai souci avec Mozzarela : Zidrou a tenté de renouveler la dynamique entre les différents personnages en introduisant un élément perturbateur, mais il est ici bien sous-exploité et n’apporte pas grand-chose en termes de créativité narrative malheureusement.
Il n’empêche, on ne peut s’empêcher de sourire devant l’inutilité la plus totale des inventions les plus farfelues et de ses conséquences directes sur l’univers de Vinci…
Faites-vous plaisir : offrez-vous 30 minutes de bonheur en découvrant ce 53ème opus de Léonard, le déjà 7ème scénarisé par Zidrou !
Milan Morales