Manon des sources
Dessinateur : Christelle Galland
Coloriste : Yoann Guillé
Scénariste : Serge Scotto
Scénariste : Eric Stoffel
Editeur: Grand Angle
Beaucoup ont probablement vu les films « Jean de Florette » et « Manon des sources » (sans compter tous ceux qui ont lu les livres), films qui brillaient par leur intensité, mais qui pour moi avaient parfois certaines longueurs… Dans cette double approche (deux tomes pour chacun des épisodes), j’ai trouvé l’ambiance tout aussi intense (si pas davantage) sans les longueurs. On ressent la tension qui monte, la cruauté humaine et la malédiction finale qui aurait permis d’éviter un tel gâchis.
Depuis son initiative de reprendre les récits de Marcel Pagnol, Grandangle a développé des thèmes très légers où l’humour et bonne humeur provençale apportaient une ambiance fraîche et dépaysante. L’éditeur n’a pas fait l’impasse sur des récits plus graves imaginés par l’auteur comme celui-ci et c’est tant mieux, car cela permet de savourer la diversité des registres dans lesquels pouvait évoluer Pagnol.
Comme d’habitude, l’album est complété par quelques annexes qui permettent d’un peu mieux découvrir la vie de cet écrivain cinéaste de talent.
Dans la lignée de la série, la scénarisation de Serge Scotto et Eric Stoffel est fluide et ne donne pas l’effet d’une adaptation forcée (comme le sont parfois certains films issus de pièces de théâtre) et le travail graphique de Christelle Galland (sur quatre tomes quand même) forme un tout cohérent qui rend la lecture du récit très agréable. Les couleurs de Yoann Guillé restent dans la même veine que l’ensemble la série, colorées et lumineuses, malgré un récit un peu plus noir sur le fond.
Parce que c’est pour moi l’une des reprises la plus aboutie de l’œuvre de Pagnol (sans pour autant que tous les autres tomes de la série ne déméritent), il me semble justifié de donner mon coup de cœur pour cet album, mais coup de cœur qui couvre également les deux tomes de « Jean de Florette » et « Manon des sources ».