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Chronique BD: Le jardin, Paris # 0

Le jardin, Paris

Série: Le jardin, Paris, Tome 0
Dessinateur : Gaëlle Geniller
Scénariste : Gaëlle Geniller
Coloriste : Gaëlle Geniller
Editeur: Delcourt

Rose est un jeune garçon élevé dans un cabaret parisien nommé « le jardin » dirigé par sa mère. Chaque danseuse y a le nom d’une fleur et l’ambiance y est bienveillante et aimante, toutes ces danseuses sont un peu des secondes mamans pour Rose.
Rose va monter pour la première fois sur scène, encouragée par ses fleurs… L’originalité de voir un danseur en danseuse est à l’origine d’un succès qui va ne faire que monter… Rose va se sentir mal par rapport à cette perte d’anonymat mais elle va bénéficier du soutien d’Aimé.
Aimé est le premier « habitué » de Rose ; ce qui veut dire qu’il ne raterait son spectacle pour aucun prétexte. A force de persuasion, il parvient à entrer en contact avec Rose pourtant bien protégé par les autres fleurs, une complicité va s’installer…
Aimé va faire découvrir à Rose la vie à l’extérieur du cabaret, à la campagne… Rose est vraiment une belle femme…
Lorsqu’on demande à Rose si elle se sent davantage garçon que fille, Rose répond : « Je me considère comme un homme, mais comme un homme qui aime tellement les femmes qu’il a envie de faire comme elles ». Et lorsqu’on lui demande pourquoi, elle aime danser comme une femme, elle répond : « Je veux sublimer le corps masculin de la même façon qu’ont les femmes de sublimer le leur ».
Le temps va passer et Rose va mûrir mais elle reste un incroyable rayon de soleil pour son entourage. Quoi de plus normal finalement pour une fleur si épanouie !



Lorsqu’on referme ce livre, on se dit « waouh ! ». Quelle beau message envoyé par Gaëlle Geniller, une auteure de BD âgée de 25 ans qui nous offre ici un véritable moment de bonheur, de tolérance et de bienveillance… De la fraîcheur à l’état pur !

On se surprend même d’avoir fait la bêtise d’avoir eu des pensées mauvaises ! Lorsque Aimé, plus âgé que Rose, insiste pour rentrer en contact avec elle, j’ai craint le pire mais non tout le monde est beau et gentil dans cette histoire et cela fait du bien…

L’identité sexuelle de Rose n’est pas vécue comme un problème, plutôt comme une évidence, comme une source d’épanouissement… On est bien loin des clichés moraux surannés… Par la bienveillance de ses personnages, Gaëlle Geniller nous partage sa propre bienveillance, sensible et positive. Son dessin stylisé et ses couleurs chaudes sont à la hauteur de la douceur de son message.



Il y a de la poésie dans cette histoire et le parallélisme avec les fleurs devient une évidence, Rose, au départ jeune tige fragile, va devenir cette fleur robuste et belle qui ravira son entourage…

Vous l’aurez compris, j’ai adoré et vais me précipiter à la librairie pour me procurer « Les fleurs de grand frère ». Si ces fleurs sont aussi parfumées que dans l’album que je viens de parcourir, je passerai sûrement encore un merveilleux moment de lecture !

Il est difficile de dire au mois de janvier si cet album sera pour moi mon préféré de l’année mais je gage qu’il figurera sûrement dans mon top 5 et le coup de cœur est une évidence !

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