Enigma
Dessinateur : David Etien
Scénariste : BeKa
Editeur: Dupuis
L’histoire, en quelques lignes…
Ce qu’on en a pensé…
C’est la seconde série parallèle que les éditions Dupuis lancent à la série mère, Spirou & Fantasio (oui, il y a eu aussi évidemment « Le Marsupilami » et « Le petit Spirou », mais elles font partie de notre culture depuis au moins une décennie).Après donc 2 itérations Zorglubiennes très bien torchées par le bondissant José Luis Munuera, voici donc venu le tour du Comte de Champignac ! On en avait fait une news à l’annonce de sa pré-publication dans le Magazine Spirou en vous livrant notre bonne impression…
À l’aune de sa sortie officielle, quand est-il ?
Le 1er élément a été que lors de sa pré-publication hebdomadaire, après la 2ème partie, j’ai fait le choix de ne plus en lire les 5 suivantes… Mon avis était déjà bien établi : BeKa (le couple Caroline Roque et Bertrand Escaich) avait saisi l’essence même du comte !
Aujourd’hui donc, j’ai pu découvrir l’intégralité du récit et… après une partie explicative sur le fonctionnement très hardu de la machine Enigma que j’ai trouvé longuet, j’ai vraiment bien apprécié cette ré-appropriation de Pacôme par BeKa ! Découvrir notre Comte durant sa jeunesse (l’histoire est située durant la seconde moitié de l’année 1940), confronté aux nazis qui ont réquisitionné son château, le voir rencontrer des personnages réels tels Alan Turing Ian Fleming ou encore Winston Churchill (dans son bain, avec son mythique cigare et son journal !)… Sabre de bois, ce 1er tome est grandement jouissif !
Bon, il y a quelques ajustements à faire : le long descriptif d’Enigma déjà évoqué ; si le chapitre final est haletant, la fin en elle-même est assez frustrante : expédiée en 3 phylactères descriptifs repris dans une case, on ne peut pas la savourer pleinement, comme toute belle fin qui se doit ! Sac à papier, s’en sera mon principal reproche, d’autant que les 60 autres planches sont d’une virevoltante qualité !?!
Dans cette aventure, on retrouve un Comte de Champignac (plus jeune, évidemment) fidèle à l’esprit de Franquin : Curieux et toujours à l’écoute, terriblement distrait, mais tellement génial, ne doutant jamais de ses idées mais terriblement de lui…
David Etien lui nous offre un graphisme totalement en phase avec l’univers de Champignac : à des lieues du maitre Franquin, il a eu l’intelligence de ne pas faire du « comme Franquin », en proposant « sa » vision d’un Pacôme élégant et distingué. Que du contraire, même, on reconnait son style graphique sans coup férir. à la "Quatre de Baker Street".
Et les fans-boy de la série y trouveront aussi leurs petits bonheurs au détour d’une case : Dupilon et son comparse Duplumier, et le fameux (futur) maire, qui maitrise déjà parfaitement son Art oratoire tellement personnel. Quel pied quand il déclamera : « Car c’est ensemble, unis coude à coude d’une main de fer que nous volerons d’un pied ferme vers la victoire finale » Jubilatoire, je vous le disais !
2 autres suites sont d’ores et déjà en préparation. On est impatient tiens !
Milan Morales