Egregor
Scénariste : Jay Skwar
Dessinateur : Kim Jae Hwan
Editeur: Meian
Résumé :
Les Égides s'acharnent à protéger les civils sur le fleuve alors qu'ils sont pris entre deux feux : le monstrueux Zephyr et les redoutables Faucheurs. De leur côté, Pilin et Hatal font face à une effroyable découverte dans un lieu où sont menées d'horribles expériences. Raust, quant à lui, engage un duel féroce tandis que Foa retrouve enfin sa mère au fin fond de la sinistre Fosse...
Avis :
Il est toujours plaisant de retrouver un tome d’Egregor sachant l’attente entre chaque sortie (9 mois entre le 8e et le 9e).
Bon, je n’ai pas relu les tomes précédents avant de lire celui-ci. Grosse erreur !
Malgré un grand résumé dans les premières pages, il est difficile de tout se remémorer…
Jay Skwar a voulu apporter à son manga tout ce qu’il aime dans l’univers dark fantasy, mais également dans la mythologie nordique jusqu’à fouiller dans l’univers de Tolkien. A force de vouloir piocher partout, on brouille un peu les pistes, et j’avoue me perdre pas mal dans tout ce tumulte d’actions simultanées et de personnages aux noms imprononçables (petit rappel du « Ulf-beee-eeee-rht !!! » dans le tome 7 écrit avec 3 tirets car il ne rentrait pas dans la bulle)…
Toutefois, même s’il est difficile de s’y retrouver, on ne peut nier l’incroyable travail fournit en amont tant sur le scénario pour réussir à raconter toutes ses différentes intrigues en même temps et pour le graphisme. Les dessins de Kim Jae Hwan sont comme sortis d’un animé qu’on aurait photocopié afin de le mettre en page, jouant avec les flous artistiques pour donner de la profondeur. Il y a une amélioration dans les attitudes et faciès qui se veulent moins statiques, même si les cheveux, eux, ne bougent toujours pas d’un poil… Cependant, je trouve les visages de ses personnages humains toujours trop propres, mais il est clair qu’il excelle lorsqu’il dessine monstres et armures !
Dès les premières pages, on découvre un nouveau moissonneur « Nephilengys Akkabish » (on en reparle des noms ?) qui détiendrait des informations sur Zephyr… L’auteur en profite pour switcher sur ce qu’il se passe sur le fleuve où l’on retrouve ce monstre contre les égides qui tentent de protéger les bateaux et leurs occupants. Une scène digne de Game of Thrones !
Si l’action se veut prenante au départ, bien vite elle retombe avec le talent de « vision ». Je l’avais oublié celui-là. On voit une scène de fou bien trash et puis… Oh non ! C’était pas vrai, ce sera dans le futur, peut-être… Le moment présent c’était avant… Moi, confuse ? J’avoue que ça casse un peu mon enthousiasme face à certaines situations où la narration se voit coupée dans son élan. Soit.
On va nous faire voyager d’une place à une autre en suivant d’abord les Egides sur leurs bateaux, puis Foa et sa mère au fond de la sinistre fosse, Hatal et Pilin à la recherche de Raust, et pour finir, Raust combattant le capitaine pirate…
J’étais déjà perdue dès le premier lieu. Trop d’Egides, trop de combats… Qui est mort et qui ne l’est pas ? Qui se bat contre qui ? Fiou, inutile de dire que la lecture n’est pas facile et le découpage des cases qui comportent énormément de détails peut aussi nous perdre dans une action qui se voudrait simple si elle avait été pensée autrement. Trop d’information tue l’information.
Encore une fois, l’auteur veut créer une ambiance pesante et angoissante, mais une certaine naïveté se détache de son trait et de ses personnages ce qui ne m’embarque pas autant que ça le devrait. Pourtant, les idées sont bonnes, mais j’ai l’impression qu’il veut faire du vrai dark et que ce soit tout public en même temps. Les dialogues contribuent aussi à cette ambiance trop « proprette »…
Le seul moment où j’ai vraiment ressentis de la tension était le combat entre Raust et le capitaine. Peut-être parce que c’était un combat entre bêtes et qu’il n’y avait que deux protagonistes sur qui se focaliser au lieu d’une floppée .
En somme, je trouve que l’univers d’Egregor est bon, même s’il y aurait des points à améliorer. J’ai envie de savoir la finalité de tout ce qui a été mis en place, mais le fait de suivre autant de personnages à chaque volume fait que chaque intrigue avance à un rythme très lent, même si l’on fait quelques découvertes à chaque sortie bon nombre de combats se déroulent depuis au moins trois tomes et ne sont toujours pas finis…
C’est donc un volume en demi-teinte pour ma part, j’espère que le prochain m’étonnera et m’embarquera dans l’aventure !