La légende du sang maudit
Dessinateur : Yura Urushibara
Scénariste : Yura Urushibara
Editeur: Kana
Dans la 1ère partie de cette double-chronique, nous vous avions livré les résumés de ces 2 1ers volumes (cliquez >> ICI << si vous ne l'avez pas encore lue)
On vous livre ci-dessous notre avis!
Ce qu’on en a pensé…
C’est le tout premier manga publié de Yura Urushibara, qui s’est un matin pointé aux éditions Akita Shoten pour présenter son travail. Très vite, il a été remarqué par l’éditeur en chef du célèbre Weekly Shônen Champion, qui lui laissera sa chance en reprenant ce manga dans son magazine.
On tient dans les mains un vrai Shônen de catégorie Nekketsu, avec son héros orphelin et immature, au sang chaud qui va devoir se transcender pour réaliser ses objectifs. Les influences sont nombreuses, mais on soulignera évidemment la similarité avec 2 mangas : Naruto, évidemment ( !) et My hero Académia pour ses séances d’apprentissages (et ses missions futures) dans une académie.
Le style graphique est lui vraiment original, tant la manifestation des pouvoirs des Momotarô (une brume de germes noires) et celle des Oni (un aggloméra visqueux de sang) tranche avec ce que l’on voit d’habitude.
Pour autant, la première grosse surprise intervient très vite dans le tome 02, lors de la manifestation de l’Oni de Momotarô. Comment une telle frêle jeune fille en apparence si douce et sans aucune confiance en elle peut réceler autant de puissance ?
Cette manifestation, qui porte le nom d’Hémo-Corrosion, permet de matérialiser avec son sang un objet de combat, lié soit à son affect’, soit à son passé.
Par la suite, la tension ne baisse pas et le mangaka nous entraine sans aucune friction dans son histoire…
Au terme de la lecture de ces 2 premiers tomes, les éditions Kana nous ont dégoté là une fois encore un shônen très prometteurs par bien des aspects. Fans de Nekketsu, il vous faut tenter ce nouveau manga, tant il suit les codes de ce type de littérature tout en s’amusant avec en lui donnant une ambiance Dark à souhait.
Un vrai plaisir à lire donc, (mais on le déconseille aux plus jeunes, tant l’hémoglobine coule parfois à flots).
Pour en savoir (encore) + …
Le tome 03 est prévu pour le 1er avril chez nous, alors qu’au Japon, la série continue sur sa très belle lancée avec un 8ème opus.
La légende "officielle" de Momotarô
Selon la légende, une femme sans enfant qui lavait son linge dans la rivière aperçut une pêche gigantesque flottant vers elle. Elle la rapporta à son mari et en l'ouvrant, ils découvrirent un enfant qui leur expliqua avoir été envoyé du paradis pour devenir leur fils. Le couple l'appela Momotarô 桃太郎 (momo signifie "pêche" et Tarô est un prénom très courant pour les fils aînés au Japon).
En grandissant, Momotaro devint très fort mais également très fainéant : il dormait toute la journée. Un jour, le garçon apprit qu'il y avait des démons sur l'île d'Onigashima (鬼ヶ島). Les habitants du village le forcèrent à partir les affronter. En chemin, il rencontra trois animaux doués de parole (un chien, un singe 🐒 et un faisan) avec qui il se lia d'amitié. Ils arrivèrent tous les quatre à Onigashima et vainquirent les démons.
Momotaro et ses amis retournèrent au village après avoir capturé le chef des démons, son trésor et des vivres en grande quantité. Ils vécurent ensuite tous ensemble, heureux et à l'abri du besoin.
Momotaro fut très utilisé au Japon durant la seconde guerre mondiale (dans des films et dessins animés) pour représenter le gouvernement japonais, les animaux étant le peuple et les démons les États-Unis. On peut également penser qu'Onigashima symbolisait Pearl Harbor.
Aujourd'hui on associe beaucoup la légende à la ville d'Okayama, dont elle vient probablement. L'île des démons pourrait être Megijima dans la mer de Seto, proche de Takamatsu, connue pour ses immenses grottes. On y trouve d'ailleurs des statues de démons faisait référence au conte.
Milan Morales