Tomes 33 & 34
Dessinateur : Shinobu Ohtaka
Scénariste : Shinobu Ohtaka
Editeur: Kurokawa
L’histoire du #33, en quelques lignes…
Viendra alors un nouveau Roi, qui dépassera alors l’ancien Roi que deviendra inéluctablement Sinbad… Tel est le cycle de la vie, le cycle des Rois et des Dieux !
Pourtant, un grain de sable pourrait bien enrayer définitivement cette céleste mécanique…
Sans pouvoir la définir, tout 2 ont ressenti un grand malaise...
L’histoire du #34, en quelques lignes…
Grâce -ou à cause !- de son insatiable appétit, le puissant monarque Sinbad a jeté au bas de son trône divin Hugo, l’administrateur des Mondes, puis a pris sa place dans le Palais divin !
Un tel pouvoir a malheureusement corrompu la vision de Sinbad ; désormais en effet, son but est de purifier les Rocks du monde entier, quitte à ce que son peuple en meure mais qu’à cela ne tienne, s’il faut en arriver là pour éradiquer les guerres et les conflits…
Même les plus fidèles amis d’Aladin et d’Ali Baba se détourneront d’eux pour embrasser le plan du nouveau monarque divin… pour renaitre ensuite dans une dimension supérieure afin d’obtenir une véritable liberté !
Ce qu’on en a pensé...
« Un monde sans guerre » Telle est l’utopie dont rêve Sinbad, ce grand fédérateur, respecté par tous. Et le pire est qu’il y est arrivé ! Sa « coalition internationale » mise en place régule naturellement les conflits. Pourtant, au bout de quelques années, son rêve se fissure.
Shinobu OHTAKA offre ici à ce personnage secondaire dans la série un rôle à la mesure de son rêve : il est devenu le plus grand souverain de l’humanité !
Néanmoins, après l’apogée, il y a toujours une phase de récession. Plutôt que de l’accepter, Sinbad s’entêtera dans son utopie, passant du statut de grand rassembleur à celui de despote su voulant plus puissant que les Dieux. Grandeur et mégalomanie, le voici donc passé sans s’en rendre compte dans le camp adverse, tout comme la population mondiale, prête à effectuer un gigantesque suicide collectif !
Avec la réécriture des Rokhs par Sinbad, voici la seconde et ultime redistribution des cartes dans cet Arc final de la série : cette fois, ce sera donc Aladin et son ami Ali Baba contre tous leurs anciens alliés. Seules 3 autres personnes auront pu échapper à l’influence de Sinbad.
La corruption des masses et le libre arbitre de chacun seront donc les 2 valeurs sous-jacentes à cet ultime arc…
Pour autant, voir les principaux personnages de ce manga acquérir de tels pouvoirs dans une surenchère sans fin est très risquée comme stratégie scénaristique…. Bien des œuvres cultes ont complètement foiré leur fin en sombrant dans un « grand n’importe quoi mystique » … Étrangement pourtant, et à 3 tomes de la fin*, on a l’impression que Shinobu OHTAKA maitrise parfaitement cette pirouette, qu’elle parviendra à juguler et à maitriser la course en avant de son histoire pour la mener finalement à bon port ?
Ce qui est sûr en revanche, c’est qu’on ne voudrait pas être un lecteur lambda découvrant la série en ouvrant par hasard ces 2 derniers volumes ! Impossible en effet d’entrer par quelque côté que ce soit dans ce gigantesque labyrinthe scénaristique… si ce n’est par le tome 01 !
Dernier point, sous forme de bémol totalement personnel et dont rigoureusement futile : l’amoureux de la langue française que je suis a beaucoup de mal avec le « m’sire Sinbad »… Rien à faire, dès que cette appellation apparait, je suis éjecté de l’histoire durant un cours laps de temps… J’imagine que Joffrey Seguin, l’adaptateur en langue française a voulu suivre le texte et l’esprit du manga en japonais mais ça ne marche absolument pas chez moi… « Messire Sinbad » claque bien mieux à mes pavillons auditifs !
Go pour la suite, donc !
* La série est en effet terminée au Japon depuis novembre 2017
Milan Morales