Série: Batman & the Justice League #1
Auteurs: Shiori Teshirogi
Editeur BD: Kana
Une chronique Manga: Génération BD
Parallèlement à la sortie du Batman d’Enrico Marini, voici le premier tome de "Batman et la Justice League" en format manga confié à la mangaka japonaise Shiori Teshirogi dans lequel apparaît un élément inédit, les "Ley Lines", des veines mystiques, véritables lignes d'énergie parcourant la Terre. Or l’une de ces Ley Lines semble vouloir déborder en surface, ce qui en soit est un bon signe, car elle procure de la joie et du bonheur aux habitants de la Terre... sauf si cette ligne d’énergie tombe entre de mauvaises mains.
Réputée pour son taux élevé de criminalité, Gotham City semble être au centre de ce qui pourrait constituer un nouveau tournant pour l'avenir de la race humaine. Rui Aramya, un jeune japonais dont les parents ont disparu depuis un an, vient d’arriver dans la cité dans l’espoir d’obtenir des réponses sur leur disparition. C'est la première fois qu'il quitte son pays et ignore que sa maîtrise en arts martiaux ne lui suffira pas contre tout ce qu'il va devoir affronter. A peine arrivé, un policier devenu complètement fou l’attaque et c’est l'intervention in extremis de Batman qui va le sauver.
Quels liens unissent Gotham, les parents de Rui et les Ley Lines? Et que viennent faire le Joker, le pire ennemi de Batman, Lex Luthor et Orm là-dedans? La menace est si grave que Batman aura besoin de toute l'aide possible. En effet, l'avenir de la terre ne tient plus qu'à un fil, une "ley line"!
Mon avis: Une version manga de Batman ou de la Ligue de Justice était-elle vraiment nécessaire? De prime abord, je dirais non, mais voilà, il y a eu le précédent largement apprécié et réussi de la version "franco-belge" de Batman d’Enrico Marini.
Le fait est que DC Comics s’efforce de faire mieux connaître son univers typiquement US en atteignant un nouveau public par le biais d’auteurs locaux.
Alors voyons ce qu’il en est de cet album. Shiori Teshirogi est déjà bien connue dans le manga, ayant travaillé sur "Saint Seiya : The Lost Canvas" et sa série dérivée "The Lost Canvas Chronicles" mais également sur les séries "Kieli" et "Delivery".
Sur le projet Batman & Justice League, elle est à la fois scénariste et dessinatrice. Elle a bien assimilé les caractéristiques de chaque personnage, tout en se permettant de très légères modifications, nous proposant un résultat efficace et bien maîtrisé, parfaitement lisible et reconnaissable. Il s’agit d’un dessin noir et blanc avec diverses nuances de gris, assez dynamique, typique du manga mais, contrairement à certains préjugés tenaces à propos du manga, bien fourni, au trait précis et détaillé et comportant une bonne dose de décors.
La découverte de ce premier tome constitue une belle surprise. Si l’histoire n’a rien de transcendant ni d'original, avouons-le, elle est énergique et tient la route tout en conservant son ancrage japonais/manga, avec Rui, ce jeune japonais qui débarque à Gotham, mais aussi le personnage d’Akurou, sorte de démon issu de la tradition nippone, qui se mêle très bien à l’univers fantastique des super-héros, chaque personnage trouvant ainsi sa place dans cet ensemble.
On retrouve avec plaisir les super-héros et leurs super-vilains attitrés, Batman et le Joker (dont la folie est très bien rendue), Superman et Lex Luthor, mais également Aquaman et son ennemi de toujours son frère Orm.
Le récit adopte le rythme du manga auquel l’on s'habitue très vite tout en respectant l’univers et les codes des comics US.
Un bon moyen pour les jeunes lecteurs de mangas de découvrir ces héros venus tout droit des States et peut-être même d’aller jusqu'à lire le Batman de Marini avant d’attaquer les collections DC et Marvel (on peut rêver !).