Série: Pays de neige #
Auteurs: Utsugi Sakuko, Kawabata Yasunari
Editeur BD: Philippe Picquier
Une chronique Manga: Génération BD
Résumé du livre :
C’est l’histoire d’un amour fou au cœur des montagnes de l’hiver. Un triangle amoureux, une geisha impudique et retenue, une rencontre énigmatique dans le blancheur de la neige.
En devenant manga, l’esthétique de Kawabata passe l’épreuve du désir physique non plus suggéré mais épié, mais préserve son essence de pureté et de beauté.
Avis :
Pays de Neige de Utsugi Sakuko est une adaptation du premier roman de Kawabata Yasunari, écrivain majeur au Japon, et qui fut prix Nobel de littérature. La version finale de ce roman date de 1947.
La touche d’Utsugi Sakuko est très belle, douce comme se doit d’être un manga romantique ou de type shojo. Les vêtements et l’ambiance de l’époque sont très bien reproduits.
Ne connaissant pas le roman de base, je ne peux dire si le manga lui rend hommage ou non. Toutefois, il garde clairement le style « lent », comme suspendu dans le temps, propre aux écrits japonais. Ici il n’y a aucune scène d’action, si ce n’est à la fin du livre…
Tout se déroule dans ce petit village, où Shimamura, critique et chercheur en chorégraphie occidentale, n’ayant nul besoin de travailler et vivant sur la fortune de ses parents, rencontre une jeune geisha en formation, Komako. Il s’entend si bien avec cette jeune fille qu’il ne la voit pas de suite comme une courtisane, même s’il la trouve très belle. Cette dernière se vexe lorsqu’il lui demande de faire venir une autre geisha pour assouvir ses besoins charnels et de là, une nouvelle relation se crée entre eux deux… Il faut clairement se placer dans le Japon du début du siècle pour comprendre qu’un homme, même marié et père, vienne se ressourcer dans les montagne pour mieux y tromper sa femme, et cela sans une once de remord.
De plus, les sentiments des personnages sont parfois difficiles à cerner. Shimamura n’a pas l’air d’aimer réellement Komako, on dirait plutôt qu’il se cherche et même parfois qu’il la prend en pitié. Komako, quant à elle est follement amoureuse de lui, mais lui fait sans cesse des scènes… Le personnage de Yôko, la jeune fille qui habite avec Komako, est mystérieux également, quelle est réellement leur relation ? Pourquoi Yôko parait la détester mais en même temps l’aimer et vice et versa ?
Il faut probablement lire le roman pour en savoir plus, car ici, s’agissant d’un manga unique, il n’y a que peu de descriptions et de paysages, de mises en situations… On nage un peu dans le flou pour aller à l’essentiel. La fin nous laisse dans le vague… Peut-être est-ce le sentiment voulu !
Ce manga est donc pour les amoureux de poésie, d’ambiance douce et feutrée sur fond de questionnement existentiel sur l’amour et ce qu’il représente.
Mache