Série: Je suis un chat
Auteurs: Cobato Tirol
Editeur BD: Philippe Picquier
Une chronique Manga: Génération BD
Résumé du livre :
Le célèbre roman de Sôseki devient un manga. Célèbre et désopilant. Vue par l’œil d’un chat doté de remarquables talents d’observation et d’analyse, voici la vie d’un professeur d’anglais et de son entourage au début du vingtième siècle, lorsque le Japon est secoué par l’essor des valeurs mercantiles venues d’Orient.
Le professeur Kushami, double de l’auteur, sa famille, ses visiteurs, l’étudiant amoureux, le tireur de pousse-pousse, le riche industriel, la maitresse de koto, sans oublier les chats, l’univers fantaisiste et débridé du roman est parfaitement restitué, avec toutes sa richesse et sa profondeur.
Avis :
Je suis un chat est un roman japonais de Sôseki Natsume. Un des classiques de la littérature japonaise qui fut adapté deux fois en film en 1935 et en 1975.
Un bébé chat abandonné va trouver refuge dans la maison d'un professeur d'anglais, celui-ci devient son maitre. Ce même chat va assister aux visites des amis et anciens élèves du professeur, ainsi qu’aux évènements du voisinage.
Toute l’histoire se passe dans le bureau du professeur Kushami. L’évènement principal de ce roman autour duquel tous les autres évènements tournent est le mariage de Tomiko, la fille des Kaneda, riches voisins du professeur.
Un jour, Mme Kaneda rend visite à Kushami pour discuter de l’éventualité du mariage de sa fille avec Kangetsu, un de ses anciens élèves qui lui rend visite régulièrement. Le professeur sent vite l’envie pour la dame de marier sa fille avec quelqu’un de haut rang ou, du moins, qui gagnera de l’argent plus tard… Or, ce dernier n’aime rien de moins que les personnes se donnant des grands airs et manipulant tout et tout le monde avec leur argent.
S’en suivent toutes sortes de drôles de répliques entre lui et son ami Meitei concernant le nez de cette dame, qui doit-on l’avouer, prend une bonne partie de son visage. Ces petits apartés reviennent tout au long du roman et sont vraiment bien sentis (quand on parle de nez…), cela apporte une dose d’humour au roman car finalement celui-ci est bien loin d’être joyeux.
Le reste n’est qu’une succession de réflexions sur le sens de la vie... Quand la modernité fait son apparition et que ceux détenant le pouvoir font main basse sur les plus nécessiteux. Quand l’envie d’individualisme devient tel que la cohabitation avec les autres devient impossible. Quand mourir est douloureux et ne pas mourir l’est encore plus. Quand la société torture les gens jusqu’à ce que mort s’en suive et que ceux qui ne se satisfont pas de se laisser détruire par elle décident eux-mêmes d’en finir…
Ce roman se veut être le regard de la tristesse d’une société qui se modernise oubliant les valeurs simples de la vie… Une fin qui touche, une tristesse qui vous envahit, des questionnements toujours en suspend… Un roman écrit il y a 100 ans mais qui est plus que jamais d’actualité…
Un manga qui ne laisse pas indifférent.
Mache