OLIVIER NEURAY ET VALERIE LEMAIRE ET LES COSAQUES D' HITLER

En 1945, alors que la Seconde Guerre mondiale prend fin, deux jeunes officiers de l’armée britannique, très proches l’un de l’autre, sont affectés en Autriche, dans un camp de prisonniers de la Wehrmacht. Mais sur place, surprise, ils découvrent que les prisonniers… sont des Russes. Plus précisément des Cosaques, que les persécutions subies par leur peuple depuis l’instauration de l’U.R.S.S. ont poussés dans les bras d’Hitler. L’un des deux officiers, Nicolas McDonald, après avoir d’abord été choqué par le choix de ces hommes qu’il considère comme des traîtres à leur pays, finit par tomber sous le charme ravageur de la petite-fille d’un général cosaque, la belle Macha…
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(Presque) couple dans la vie, Olivier Neuray et Valérie Lemaire ont travaillé quasi en symbiose sur le sujet que chacun maîtrisait à sa manière : un fait presque divers peu connu de la Seconde Guerre mondiale – la défection au profit de l’Allemagne nazie d’une partie des troupes cosaques, ennemis de Staline. Ils avaient le choix entre la peste et le choléra. Hélas pour eux ils choisiront le camp des perdants. Leurs geôliers, deux jeunes officiers britanniques, serviront au lecteur de point de vue : le premier les considèrera comme des traîtres, l’autre, tout en étant outré, comprendra leur choix. Des ordres venus de plus haut finiront par leur ouvrir les yeux. Septante ans après la deuxième guerre mondiale, les BD sur le sujet sont à nouveau d’actualité car avec le recul il est permit d’aborder des aspects de cette guerre restés dans le vague ou passés à la trappe… Les vainqueurs n’ont pas été jugés pour leurs actes... Inaugurant le premier volume de ce diptyque historique enjolivé par une trame romanesque, Olivier Neuray et Valérie Lemaire incitent à la réflexion, une petite histoire de la grande Histoire, une anecdote qui mènera à un bain de sang. Mine de rien, Staline a fait plus de ravages qu’Hitler… La ligne claire d’Olivier - certains traits de plume évoquent Paul Cuvelier - fait merveille sur un scénario de Valérie mêlant histoire, action et surtout émotion…
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(Valérie) Habitant à Moscou pendant des années et étant de passage à Bruxelles, je me suis rendue à une conférence sur les Cosaques. Au départ je n’ai pas pris parti pour eux car ils étaient du côté d’Hitler, j’ai trouvé cela odieux et dégoûtant, mais au fur et à mesure que j’ai entendu ce récit j’ai eu envie de faire une BD sur ce sujet épique et romanesque. A Moscou, j’avais plein de liens avec des gens qui avaient subi la répression stalinienne, soit eux-mêmes ou un oncle, un proche...
Il n’y a pas eu que ces Cosaques, il y a eu deux millions de personnes qui ne voulaient pas rentrer en Union Soviétique...
(Olivier Neuray) J’aime me plonger dans la documentation sur un sujet, et puis je connaissais ces Cosaques, ayant fait Nuit Blanche avec Yann. Mais ce n’était pas la même époque. En plus je me suis amusé à développer le côté écossais, english de l’histoire.
(Valérie) Je voulais montrer les deux points de vue face à cette question avec les soldats écossais. Le premier est choqué mais va comprendre leur raison et le deuxième va rester sur sa première impression, tout le long du récit, il va les traiter comme des traîtres. C’est ma part qui peut comprendre qu’on ne soit pas d’accord avec la position de ces cosaques qui se sont ralliés à Hitler. Ils ont eu le choix entre la peste et le choléra et si j’avais été à leur place j’aurais eu la même réaction qu’eux et sans doute rallié le mauvais camp.
J’ai choisi la ligne claire pour ce récit parce que j’aime changer de dessin quand je change d’histoire. C’est comme un code. J’aime surtout chaland mais ce n’est pas le style que je fais, c’est le flash de mes vingt ans, le coup de pinceau extraordinaire.
Au début cela devait s’appeler les Cosaques de Linz, car c’est comme cela qu’on les appelle et quand j’en ai parlé avec mon oncle qui est journaliste il s’est exclamé : « Ah les cosaques d’Hitler »... C’était plus révélateur.
Pour les couvertures j’ai mis le portrait d’Hitler en fond et les cosaques devant. Pour le tome deux ce sera l’image de Staline. L’histoire s’articule entre les deux dictateurs et c’est chaque fois le destin de cette jeune fille plongé dans cette tourmente.
(Valérie) Au début je voulais faire un scénario pour un film mais un ami qui est réalisateur m’a dit que cela ne se vendrait pas et m’a conseillé d’en faire plutôt une BD. J’ai contacté Olivier mais il était embarqué dans une série et le temps a passé. Plus tard le projet des Cosaques est remonté à la surface et on s’est lancé.
(Olivier) Valérie travaille avec des dialogues et me laisse carte blanche pour la mise en scène. Cette souplesse de travail est stimulante. On travaille dans la même pièce et dés qu’il y a une idée on en discute, c’est une collaboration très rapprochée, un ajustage continuel.
On s’est mis d’accord, tout ce qui est scénario, c’est la scénariste qui a le dernier mot et pour le dessin c’est le dessinateur qui a le dernier mot. Chacun son domaine, pas de rapport de force ! Un projet créatif en couple, c’est un rêve qu’on a réalisé.
Le deuxième tome qui est entamé sortira mi-mai 2014.
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photo copyright JJProcureur

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