Luc Lefèbvre, alias Ptiluc est un montois qui habite en France et qui, dés qu’il en a l’occasion ou l’envie, enfourche sa moto et se taille en Afrique. Il roule loin des sentiers battus et va au contact de la population locale et partage leur existence. Puis il rentre au pays, dégoûté par l’immaturité des OMGs, gratte ses expériences sur son blog et nous refile une aventure des rats. « Gaz à tous les étages » est sa première contribution aux éditions Fluide Glacial, la première aventure à paraître en pré-pub dans le journal du même nom. Ptiluc a bien essayé avec Spirou, mais son style ne convenait pas à la rédaction… parce que Ptiluc est du genre à aller droit au but, un con est un con et les rats c’est nous… Ordonc, ces charmants rongeurs qui sont censés nous représenter entrent en guerre, encore une fois parce que c’est dans leur nature et qu’il leur faut ce que les autres ont. Ils ont une arme secrète mais celle-là je vous laisse la découvrir par vous-même. Elle est 100 % naturelle. Bref, ça va sentir mauvais au pays des rats et c’est tant mieux pour nous parce qu’après tout ce temps et cela en fera bientôt 30, des années que ces infâmes bestioles se faufilent sous la plume de Ptiluc sans avoir perdu un seul gramme de leur morgue ! 
Je vais souvent en Afrique. J’y ai vu des choses qui m’ont servi à créer une BD réaliste qui je publie sur le net, faute de trouver un éditeur. C’est un reportage trash sur les OMG en Afrique publié sur le net. Au sein de la même OMG il y a une compétition pour s’adjuger les subventions, les marchés à décrocher. Il y a une sorte de prospection commerciale pour que leur truc tourne. A la base c’est bon mais tout se perverti avec les années, par le pouvoir et tout ce qui gravite autour. Les rats sont quand même des humains, cela me permet de me distancier. Je suis passé chez Fluide parce que le dernier Pacush Blues qui parlait de la maladie et de la mort n’a pas marché chez Vents d’ Ouest. J’ai tenté autre chose… fait un projet avec Malka… Mes rats font la guerre depuis longtemps, ils utilisent le gaz, un truc où il faut bouffer plein de fayots. Ce sont les Pirat’s, les mêmes que dans Rat’s mais pas que dans Pacush Blues. Il y a des personnages récurrents, ils s’en prennent à des mulots, une race qui vit sous terre. Le rat n’a pas la même conception de la guerre, ce sont des teigneux, ils conquièrent, éliminent et prennent la place, gardent des femelles et créent des souches. Les rats font des colonies. Il y a autant de rats sur la terre que des humains, le rat va survivre car il a vécu sur des îles où il y a eu des expériences atomiques. Du coup, si il y a un cataclysme, ce sera au tour des rats, ce sera la planète des rats. J’ai eu des rats quand j’étais ado, comme cela j’ai pu les observer et m’en inspirer. Plus tard, pendant une dédicace en Suisse on m’a offert un couple mais c’étaient deux mâles qui ont vécu quatre ans sur ma terrasse. Ils étaient parfaitement apprivoisés ! Au Mozambique j’ai pu rencontrer un belge qui élève des rats qui repèrent des mines. Les rats ont démarré en 76 (dans un zine édité par J-C de la Royère) et le premier album est sorti en 1983, mais cela n’a réellement démarré qu’au sixième album. Un tirage à 30.000 chez Vents d’ouest. Cela ne paraissait jamais dans des journaux, mais j’ai fait trois bouquins avec des cochons qui ont été publiés. Il y a dés lors un autre rythme pour dessiner, il faut faire une histoire par mois mais comme je veux continuer à voyager je prends le risque d’écrire la moitié de ma BD avant de signer le contrat. Le problème c’est qu’avec les rachats, les éditeurs changent, les tendances et ça n’aboutit pas...
L’album sur les OMG, je ne sais pas qui va le prendre, je le fous sur le net pour que cela soit visible… Rat’s devait au départ être une série de dessins animés tiré de Pacush blues, mais en plus rigolo, j’ai bossé deux ans dessus puis ça a capoté. J’utilise encore les scénarii pour mes histoires actuelles, et ce depuis 92 ! Les producteurs qui étaient venus me chercher voulaient du Ptiluc en dessin animé mais Gaumont a racheté la boîte et ils voulaient changer les scénarii, plus politiquement correct. A l’époque ça roulait pour moin, j’étais fier, je les ai envoyé chier avec panache… N’empêche, le gars de l’ancienne boîte ‘jingle’ m’a recontacté l’année passée pour recommencer…
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