Interview BD:
Serge Dehaes
dessinateur
Bernard Hellebaut
scénariste
Série: Frères siamois # 1
Editeur: BAO / Paquet
« Les Frères Siamois » de Serge Dehaes et Bernard Hellebaut manie l’humour absurde et surréaliste si cher à nos petits cœurs de belges. L’interview qui suit est sur le même ton. Sérieux s’abstenir…
Shesivan : Sur les pages de garde il y a des queues de cerises. Pourquoi ?
Serge Dehaes : Les ananas prennaient trop de place.
Bernard Hellebaut : Il faut demander à Serge, je pense que cela fait référence à une secrétaire à la morphologie particulière.
SH. : De tous ceux qui ont apprécié votre BD et l’ont fait savoir sur le quatrième plat de l’album, un seul a survécu… et encore, il était dans la lune ?
S.DH : http://www.youtube.com/watch?v=VWJfLiI508w
B.H. : Normal, ils sont tous morts de rire, sauf l’Américain qui n’a pas compris.
SH. : Pourquoi vous avez mis le Paquet ? Pour faire le BAO ?
S.DH : Avec un nom pareil, le choix de l’éditeur était une évidence. Quant à BAO, c’est le Bouche A Oreille qui fait son œuvre.
B.H. : C’est juste parce que le papier de la Bibliothèque de la Pléiade était trop fin.
SH. : Les « Frères siamois » surfent sur la même vague de l’humour surréaliste belge que le Chat de Geluck… C’est à cause du Chat que vous avez imaginé les siamois ?
S.DH : Travailler pendant 20 ans comme coloriste de Geluck a probablement fait déteindre son humour sur moi.
B.H. : En effet, je pense qu’au départ, sous le crayon de Serge, les siamois étaient des chats.
SH. : L’album suivant sera t-il le quatrième ?
S.DH : Deux exposant deux.
B.H. : Le deuxième et demi : ce sera la moitié des aventures d’un cul-de-jatte.
SH. : Avez-vous imaginé les « Frères siamois » pour toucher le double des droits d’auteurs ?
S.DH : On avait hélas oublié la double taxation…
B.H. : Oui ! Mais ça n’a pas marché :-(
SH. : Cela fait-il longtemps que vous vous occupez de vos F.S. (j’ai pris la liberté d’appeler la série par ses initiales ;o) ?
S.DH : C cul F D
B.H. : Félicitations, on ne nous l’avait encore jamais faite !
SH. : Serge Dehaes, le « Manager » - votre série de strips qui sévissait dans Spirou, éditée en deux albums chez Fluide Glacial - a trouvé un nouvel emploi… Pouvez-vous vous étendre sur le sujet ?
S.DH : Oui! Et depuis très peu de temps! Je viens d’être contacté par le journal Le Soir et la série devrait redémarrer d’ici un mois dans le supplément emploi « Références » qui est encarté également dans l’Echo, Trends Tendances et Le Vif L’Express.
SH. : En profiterez-vous pour coller à l’actualité ?
S.DH : L’actualité du monde du travail, c’est métro, boulot, dodo… sauf pour les conducteurs de métro où ce n’est que métro, dodo.
SH. : Vous en faites voir de toutes les couleurs au chat de Geluck. Quand, comment, où, pourquoi ?
S.DH : Saviez-vous que la première idée était de choisir le rose comme couleur de peau pour le Chat?
SH. : Nous sommes tous impatients de voir la série télé consacrée au chat, y avez-vous participé ?
S.DH : Philippe m’a demandé si j’étais intéressé de participer au travail du story board et j’ai répondu par l’affirmative.
SH. : Quelques anecdotes sur le sujet ?
S.DH : Le projet est le résultat de 20 ans de gestation et le pilote est une belle réussite.
Je vous laisse juge et surtout la surprise!
SH. : Etes-vous le père du fils du chat ?
S.DH : Non, non!!! Le personnage du fils du Chat est né de l’imagination de Philippe Geluck et pour des raisons marketing, Casterman a souhaité ne pas mettre en avant ma collaboration sur la série. Mais si vous regardez attentivement le dessin, ainsi que le texte, vous découvrirez peut-être une écriture différente de celle du signataire.
SH. : Bernard Hellebaut, le gag sur le tennis, vous l’avez trouvé grâce à votre nom ? (tennis Hellebaut, je n’en peux plus de rire, moi ;o)
B.H. : Oui, en même temps, heureusement que je ne m’appelle pas Truman Capote.
SH. : En tant que scénariste de la série, vous devez penser pour deux ?
B.H. : Pour trois, il y a le chien aussi !
SH. : Vous ne faites pas les choses à moitié, alors ?
B.H. : Jamais, même quand je suis partagé.
SH. : Vos siamois ont-ils une personnalité distincte ?
B.H. : Tout à fait, même leurs opinions politiques divergent (et comme disait Pierre Desproges, divergent, c’est énorme !)
SH. : Vous n’avez pas peur qu’on vous taxe de faire de l’humour sur le dos des handicapés ?
B.H. : Je préfère aborder la différence en riant que nier la réalité. L’humour est aussi une forme d’intégration. Une de nos premières lectrices était une jeune femme en fauteuil, ça m’a touché.
SH. : Vous vous rendez compte qu’à cause (ou grâce) aux « Frères Siamois » je vous ai posé le double de questions ?
S.DH : Avec le plaisir de la stéréo pour les réponses.
Shesivan
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