Miles Hyman est Gene Kelly un demi-siècle plus tard, un américain à Paris. Il adore les villes, aime les illustrer et découvrir leur magie. En BD son trait réaliste rend à merveille l’ambiance des polars noirs qu’il illustre. Quant à ses tableaux exposés à la galerie Champaka à la BRAFA 13, ils sont saisissant de beauté.
Cela fait un an que je travaille sur l'adaptation du roman le Dahlia Noir de James Ellroy pour Casterman/Rivage noir. J'ai eu l'occasion de rencontrer l'auteur avec Matz qui fait l'adaptation, nous avons discuté de sa vision des choses... On se rend compte que ce roman puise dans sa vie, l'a obsédé et qu'il se l'est approprié. Les personnages sont réels !
Je lui envois régulièrement mes planches et tout se passe bien.
C'est pourtant éprouvant car l'adaptation fait 162 planches, le livre le plus long que j'ai fait, mais c'est très stimulant. J'ai vécu à Los Angeles où se passe l'intrigue et j'ai réinvesti ces lieux même si L.A. a changé. Je suis né dans le Vermont mais toute ma famille a migré vers l'ouest et je suis aller passer 8 ans à L.A. donc je connais la ville. On ne l'aime pas tout de suite mais elle finit par séduire... La lumière de LA est crue, donne des ombres radicales par rapport à la luminosité de New York. A cause des immeubles il y a des jeux de lumières, la ville gère la lumière d'une façon différente. Même si on reste abstrait en dessinant New York, elle reste très identifiable.
La principale différence avec Image interdite, ma précédente production chez Casterman, est que il y a moins de pleines pages. Pour le Dahlia Noir j'ai commencé par faire toutes les études de personnages au crayon gras et j'ai finalement décidé de garder ce graphisme pour la BD. Il y a un autre rythme à cet album surtout à cause de la technique utilisée. Le trait sera marron et noir et je les scannerai pour faire la couleur en photoshop. Matz a travaillé sur l'histoire avec David Fincher, le cinéaste américain, on est en bonne compagnie !
Pour l’adaptation du Dahlia dont l’intrigue se passe dans les années quarante, je me documente beaucoup avec les images d’actualité, je veux rendre le reflet d'une ville en pleine mutation, une ville de la guerre, le far west… L.A. a été et reste une ville dangereuse ! C’est pourquoi mes décors seront tirés de la réalité et ne seront pas décors hollywoodiens…
J'ai grandi à la campagne, j'ai découvert les villes assez tardivement. J'aime beaucoup les villes, leur stimulation, le mélange des cultures, l'architecture. Chaque ville est différente avec sa propre magie. J'ai un projet avec la galerie Champaka afin de démontrer ma passion des villes, de déceler ce qui rend chaque ville particulière, capturer leur âme...
- shesivan
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