Guérilla urbaine
Série: Golden City #12
Auteurs: Nicolas Malfin, Daniel Pecqueur
Editeur BD: Delcourt
Une chronique BD: Génération BD
En quelques mots…
Suite des aventures du milliardaire de Golden city, Harrison Banks, sur fond de guerrila et de secrets de famille…
L’histoire…
Après 5 ans d’enquête sur les causes du naufrage de Golden City, le détective Basinger livre ses terribles conclusions à Harrison Banks : ce n’est pas le professeur Seed, mais bel et bien sa ½ sœur, une certaine Tania, qui a toujours œuvré dans l’ombre à sa disparition ! Non content de cette révélation, l’enquêteur révèle aussi à notre héros qu’il avait bel et bien un père, Peter Mulligan qui, au crépuscule de sa vie et lorsqu’il apprit que Banks était son fils, à décider de léguer à ses 2 enfants son immense fortune à part égale…
Malheureusement, le détective ne pourra en dire plus : il sera tué par des soldats-clones…
Kumiko de son côté fait le mur et décide de rejoindre son ami Ryan, mais son bateau tombe en panne sèche dans la zone portuaire désaffectée. C’est là qu’elle tombera sur un meeting d’androïdes manutentionnaires, qui décident de se rebeller contre l’autorité humaine…
Mon avis…
Cet album est riche en révélations de tout acabit…. La véritable instigatrice de la destruction de Golden City, l’apparition soudaine d’un père à notre héros…
Mais la thématique forte de cet album est la liberté à la vie des êtres artificiellement créés. Bien implantées dans les robots de 1ère génération, les 3 lois d’Issac Asimov* peuvent-elles être pérennes ? N’ont-ils pas le droit à être traités dignement, à être rémunéré, au respect de « leur » vie, sous prétexte qu’ils ne sont pas nés du ventre d’une femme et qu’ils fonctionnent à l’énergie solaire ?
Daniel Pecqueur s’attèle ici à une problématique bien dans l’air du temps avec le développement sans garde-fou des intelligences artificielles, et réussit à la transposer dans « son » futur proche…
Une autre thématique sociétale est aussi mise en œuvre dans ce tome, à savoir la lutte des classes : l’impuissance de l’état à assurer la sécurité de tous, riches ou pauvres. Cela amène donc une nouvelle dérive : les ultras-entreprises qui engagent des milices privées pour préserver leurs biens…
Vous l’avez donc bien compris : le scénariste injecte dans cet album beaucoup de thématiques différentes (et on n’a pas tout révélé !), ce qui fait que l’on passe de l’une à l’autre à la vitesse du vent, sans pause…. Tout va vite, tout va … trop vite ! On a l’impression que l’auteur veut en finir très vite avec cet arc narratif, mais qu’il se refuse à sabrer dans ses thèmes de prédilection….
Le final aussi est du même acabit : en 4 planches, l’histoire change complètement de cap et nous entraine à toute vapeur vers un cliffhanger un peu trop artificiel.
Nous avons donc là un album pour le prix de 2, voire 3 : Après avoir longtemps végété dans les tomes précédents, le scénario s’emballe et nous laisse un goût de fast-food-« Books » dans la bouche. Réellement dommage donc qu’il ne soit pas plus étalé, car tous les éléments abordés pouvaient potentiellement amener de très riches développements.
D’autre part, en étalant ce nouvel arc, on aurait pu bénéficier plus longtemps de la « patte » graphique de Nicolas Malfin : ses planches sont toujours extrèmement lisibles et dynamiques, et bénéficient d’une mise en couleurs photoshopée très bien maitrisée…
Pour en savoir plus…
* Les 3 règles de la robotique, par l’écrivain Isaac Asimov
Première Loi
Un robot ne peut blesser un être humain ni, par son inaction, permettre qu'un humain soit blessé.
Un robot ne peut blesser un être humain ni, par son inaction, permettre qu'un humain soit blessé.
Deuxième Loi
Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres sont en contradiction avec la Première Loi.
Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres sont en contradiction avec la Première Loi.
Troisième Loi
Un robot doit protéger sa propre existence aussi longtemps qu'une telle protection n'est pas en contradiction avec la Première et/ou la Deuxième Loi.
Un robot doit protéger sa propre existence aussi longtemps qu'une telle protection n'est pas en contradiction avec la Première et/ou la Deuxième Loi.
Milan Morales