♥ Coup de coeur ♥
Série: Couleur de peau miel #4
Auteurs: Kim Jung Gi
Editeur BD: Quadrants
Une chronique BD: Génération BD
Depuis qu’il s’est installé à Bordeaux, Jung a perdu un peu le contact avec sa mère. Il décide cependant de la revoir et de la questionner sur des faits liés à son passé. Celle-ci accepte bien volontiers de recevoir son fils et de répondre à ses questions.
Ils pourront ainsi évoquer le décès de Valérie, autre petite fille adoptée qui s’enfoncera dans la drogue pour ne plus jamais en revenir. Pour Jung, ce sera aussi l’occasion de retrouver sa maison d’adoption à Rixensart et lui rappellera d’autres souvenirs.
Jung aborde également la période qui a suivi la parution de sa trilogie biographique, le succès mais aussi les réactions du public et les questions des journalistes qui lui rappelait sa souffrance dans sa quête d’identité.
Les retours en Corée lui procurent des sensations partagées entre le fait de se sentir chez soi et de ressentir plus encore la séparation. Une personne se serait même manifestée pour dire qu’il pensait connaître ses parents, que son père serait décédé mais sa mère serait encore en vie…
On pensait que Jung avait trouvé un accomplissement dans sa recherche introspective et son parcours biographique après avoir publié le troisième tome paru chez Quadrants mais l’auteur tient la gageure d’en publier un quatrième. Un peu comme s’il voulait compléter ses propos en disant : tiens, au fait, j’ai oublié de vous parler de ça et ça… Peut-être aussi parce que l’on sent dans les propos de l’auteur que la souffrance de la séparation et de la quête d’identité n’est pas résolue.
On pourrait penser que l’auteur est obnubilé par son état d’enfant adoptif et que cela en devient presque schizophrénique mais au contraire, Jung parvient encore à nous toucher, tout comme il l’avait fait dans sa trilogie précédente. Son ton reste celui de la sincérité et pas celui d’une personne qui aurait trouvé le bon filon en parlant de lui et qui cherche à tirer sur la ficelle…
Par des petits faits de tous les jours, Jung nous rappelle nos questionnements existentiels mais aussi les petits faits qui marquent tous les jours. Cette démarche n’est pas sans me rappeler celle d’un Taniguchi qui réussit à donner du rêve et de la poésie à un simple quotidien. Il n’y a rien de révolutionnaire dans cet album mais il n’en demeure pas moins riche en émotions. C’est pour cette raison et parce qu’il fait la prolongation d’une œuvre majeure (les trois albums précédents) que je lui donne mon coup de cœur… et vivement la suite !