Auteurs: Corentin Lecorsier, Emmanuel Beaudry
Editeur BD: Yil
Une chronique BD: Génération BD
L’histoire commence comme un vrai thriller : une jeune femme apeurée court dans un espace confiné et sombre : elle se fait prendre en photo puis se fait égorger. Son corps gît sur le sol, se vidant de son sang. Lana Macha Erlakof n’est plus…
Pour l’inspecteur, c’est le début d’une enquête de longue haleine car à ce cadavre, vont s’en ajouter plusieurs autres.
Parallèlement à cet événement, un photoreporter accepte un job « alimentaire » de photographe: il doit prendre des photos de mode auprès de l’agence Nakamura, dirigée par le modiste éponyme. Il commence bien sa journée puisqu’il arrive à renverser sans gravité une jeune femme aveugle avec sa voiture avant d’arriver à son boulot.
Arrivé sur place, il est confronté au monde artificiel et un peu déprimant de la mode : la drogue circule,… Petite consolation pour lui, il retrouve la jeune femme aveugle qu’il a renversée involontairement, elle s’appelle Flora, les deux sympathisent et une idylle se crée…
Mais les crimes se succèdent au sein de l’agence de mode, Nakamura, un dealer et une modiste en font les frais…
Le monde s’écroule pour notre photographe lorsque Flora est assassinée à son tour. L’assassin va être démasqué mais trop tard…
Drôle d’histoire que propose l’éditeur Yil… On navigue dans un polar plutôt noir où les rebondissements sont fréquents (principalement des crimes) mais il faut une certaine concentration car l’intrigue ne brille pas toujours par sa clarté. Les liens entre les parties de l’histoire sont plutôt saccadées.
Le point fort de cette bande dessinée est assurément l’ambiance renforcée par un dessin parfois brumeux voire diaphane : à l’image de l’histoire où on n’y voit pas clair.
J’ai particulièrement apprécié le travail sur les jeux de lumière dans certaines cases et la qualité de la couleur (élément que l’on relève dans peu de chroniques).
Au final, je dirais que cette bande dessinée est perfectible mais vaut le détour pour son ambiance, l’acheter, c’est aussi le moyen d’encourager un imprimeur visant à une édition alternative et surtout fédérative (voir le site http://yil-edition.com ) qui parvient à prendre distance par rapport à la production de grandes maisons d’édition souvent très préoccupées par le côté lucratif de l’opération. Une alternative originale au projet de Sandawe…