En effet il a décidé d'entreprendre le pélérinage et a donc besoin d'un remplaçant pour garder son troupeau. Seul avec les chèvres, la première nuit lui permet de découvrir que la vieille chèvre Zakia est doué de la parole, ce qui lui permet de se rassurer en conversant avec elle. Mais son cousin qui vient les ravitailler en mobylette chaque semaine a d'autres projets pour cette chèvre parlante!
Mon avis:
Frank Le Gall (Théodore Poussin) ne nous avait pas habitué à ce type de récit. Il nous a concocté une magnifique fable poétique magnifiquement illustrée par le trait élégant de Michel Plessix.
Michel Plessix est un auteur rare dont la production de qualité prend du temps. En moyenne, un album tous les deux ans seulement, mais chaque fois pour un résultat magnifique qui vaut son attente, un peu comme "L'épervier" de Patrice Pellerin (même si dans un tout autre style). Son trait fin est de toute beauté, encore rehaussé avec la colorisation pastel d'Orsini.
La typologie de la couverture fait indéniablement penser à ses séries précédentes "Le vent dans les saules" et "Le vent dans les sables" mais ici c'est l'humour, la tendresse et la philosophie orientale qui priment. Débutant tranquillement, l'histoire prend son envol lorsque Saïd, Zakia et la petite Abir s'enfuient à mobylette et suivent la colonie de fourmis.
Bourré de réflexions philosophiques, telles:
"je connais bien des gens quiparlent sans rien savoir, va"
"ce que j'ignore ne me fait aucun tort"
"les fourmis nous emmènent partout où nous rêvons d'aller"
Les personnages sont typés comme le cousin à mobylette ou le grand Zoubavini et les auteurs ont réussi le pari de reprendre un conte philosophique façon "les mille et une nuits"en l'adaptant parfaitement à l’univers de la BD. Débutant comme un conte, il se termine avec la même morale, parvenant à boucler la boucle.
Le talent conjugué de Le Gall au scénario avec celui de Plessix au dessin est un régal. Vraiment un excellent album à conseiller aux enfants et aux adultes rêveurs ayant gardé une âme d'enfant!
Maroulf
L'histoire:
