Série: Miterrand requiem
Auteurs: Joël Callède, Christian Favrelle
Editeur BD: Le Lombard
Une chronique BD: Génération BD
Nous sommes quelques jours voire quelques heures avant le 8 janvier 1996, date du décès de François Miterrand. L’ancien président est à la porte de la mort et son esprit commence déjà à voyager vers l’au-delà.
Dans un songe, François Miterrand va rencontrer Anubis, le dieu égyptien de la mort ; celui-ci va l’entraîner dans un voyage initiatique où il va rencontrer ceux qui ont été ses modèles et mentors (Jaurès, Jean, Moulin, Voltaire,…) mais également ses détracteurs.
Il va revivre les périodes noires ou plus troubles de son histoire telles que son positionnement dans la résistance, les exactions en Algérie, sa sympathie pour Petain et le régime de Vichy,… Miterrand défendra ses positions, tentant de relativiser ces critiques. Il expliquera aussi que si le peuple français ne devait retenir qu’une seule chose de lui, ce serait qu’il a fait abolir la peine de mort…
Tout au bout de ce cheminement initiatique et spirituel le confrontant à lui-même, François Miterrand va enfin réconcilier les deux faces (sombres et claires) de sa personnalité. Il va enfin pouvoir partir l’âme sereine en accord avec lui-même…
Vous l’aurez compris, « Miterrand requiem » n’est pas une biographie classique comme la pratiquent de nombreux auteurs de bandes dessinées qui se sentent une âme d’hagiographe en herbe…
Ici, le principe ne consiste pas à montrer une vision embellie de la vie du président mais plutôt du cheminement intellectuel et spirituel d’un homme qui a dû faire des choix, prendre ses responsabilités,… Tout n’est pas rose dans l’histoire de François Miterrand et les auteurs n’hésitent pas à le confronter à ses faiblesses, ses contradictions,…
Finalement, les actions de ce président charismatiques servent surtout à en dévoiler une manière de penser.
Ce livre a donc pris le parti très judicieux de dévoiler la dimension mystique de François Miterrand, celui-ci disant lors de sa dernière allocution de fin d’année où il s’adresse au peuple français : « L’an prochain, ce sera mon successeur qui vous exprimera ses vœux. Là où je serai, je l’écouterai le cœur plein de reconnaissance pour le peuple français qui m’aura si longtemps confié son destin et plein d’espoir en vous. Je crois aux forces de l’esprit… et je ne vous quitterai pas. »