♥ Coup de coeur ♥
Série: Watertown
Auteurs: Jean-Claude Götting
Editeur BD: Casterman
Une chronique BD: Génération BD
Nous sommes aux Etats-Unis, dans les années 50 et plus précisément à Watertown, une petite ville bien reculée où il ne se passe jamais rien…
Dans cette ville banale vit une certain Philip Writing qui mène une existence tout aussi banale,. Célibataire, il travaille pour une compagnie d’assurances où il officie en bon employé et mème une existence paisible. Ce bel équilibre va être rompu par le décès inopiné du boulanger, Mr Clark.
Il se fait que Writing avait été lui acheter des muffins la veille et lorsqu’il avait salué l’employée du magasin , Maggie, celle-ci lui avait répondu qu’elle ne serait plus là le lendemain. Ce qui était effectivement le cas…
Deux ans plus tard, Wrinting va rerouver par hasard la vendeuse dans une petite ville proche, celle-ci fera mine de ne pas le reconnaître…
Troublé par cette coïncidence singulière (départ inopiné et mystérieux de Maggie et décès du patron, rencontre inopinée de l’employée qui veut cacher son identité,… ) et probablement mu par l’idée de mettre un peu de piment dans sa vie fort monotone, Writing va décider de mener son enquête. Celle-ci l’amènera à découvrir d’autres éléments troublants par rapport à Maggie qui l’inciteront à se convaincre que celle-ci avait tué son patron.
L’entourage de Writing estime que celui-ci se monte la tête pour rien mais le petit employé d’assurances a décidé d’aller jusqu’au bout de sa recherche et va confronter Maggie à sa vérité…
C’est un polar extrêmement bien construit que nous propose Jean-Claude Götting. Tout y est : une intrigue aux multiples rebondissements, des zones d’ombres qui suscitent la suspicion et un cheminement qui amène le lecteur à se forger sa propre opinion sur la responsabilité de la principale suspecte.
Le dessin de Götting est également très riche car il a l’avantage de sortir des sentiers battus tout en gardant une très grande lisibilité. Le dessinateur travaille au pinceau qu’il complète avec un travail de grisés à l’aide d’un petit rouleau à gouache. Le coloriage a été réalisé numériquement principalement via des couches de jaunes et de bleus afin de ne pas surcharger davantage le dessin.
Le résultat est effectivement plutôt réussi, donnant au dessin un style rétro que l’on pourrait assimiler aux années 50, il renforce aussi l’ambiance un peu trouble du récit.
J’ai personnellement été convaincu par le travail de ce dessinateur-scénariste, par cette double réussite d’un dessin très chouette et original pour une intrigue bien construite, raison pour laquelle je lui donne mon coup de cœur.