Série: 14-18 #5
Auteurs: Eric Corbeyran, Etienne Le Roux, Loïc Chevallier, Jérôme Brizard
Editeur BD: Delcourt
Une chronique BD: Génération BD
Été 1919, Arsène ramène des tomates de son potager. Une lettre en provenance du Sénégal est posée sur le meuble depuis maintenant une semaine. Il n'ose pas l'ouvrir.
Ses souvenirs le ramènent trois ans plus tôt en février 1916. Quelques jours avant que la bataille de Verdun ne commence. Un détachement de tirailleurs Sénégalais vient d'arriver. Ceux-ci ne laissaient personne indifférent. Très vite, Arsène, par pure racisme colonial, se montre hostile vis-à-vis de leur présence.
Pendant ce temps, Nini, la femme d'Arsène travaille avec beaucoup d'autres dans une usine de fabrication d'obus.
Mon avis
Le prolifique Eric Corbeyran sort déjà le cinquième tome de la série en même pas deux ans. Trois points intéressants dans ce tome. Premièrement un parallèle est fait entre le quotidien des hommes et des femmes pendant la guerre. Celui-ci est certes différent pour chacun mais reste totalement différent par rapport à avant la guerre. Les femmes remplacent les hommes dans les usines. En second, l'auteur pointe les ordres contradictoires et surtout le manque de communications. La petite troupe se retrouve au fort de Douaumont mais sans avoir quoique ce soit à défendre, ni savoir que faire. Troisièmement, la présence de tirailleurs Sénégalais rappelle bien qu'il s'agit d'une guerre mondiale.
Le récit est toujours très bien construit et fluide. Les huit hommes aux personnalités très différentes devront faire face aux premières défections du groupe.
L'équipe graphique, constituée d'Etienne Le Roux pour le dessin, de Loïc Chevallier pour les décors et de Jérôme Brizard pour les couleurs, produit toujours un excellent travail pour sortir les planches à une telle cadence.
La prédominance des tons gris, le détail des décors et le style de dessin réaliste créent l'atmosphère adéquate à la série.
Bref, cette série se confirme comme étant incontournable tant au niveau de aspect commémoratif et historique que pour sa qualité d'écriture.
Tad