Ceux qu'on choisit
Dessinateur : Sarah Winifred Searle
Scénariste : Sarah Winifred Searle
Basé sur des éléments autobiographiques, Sarah Winifred Searle évoque le mal-être de l’adolescence pour un problème particulièrement délicat : l’anorexie. Avec beaucoup de finesse, elle décrit combien les liens sociaux sont importants à cet âge-là et surtout comment un adolescent peut se replier sur lui-même lorsqu’il manque de confiance en lui. Et lorsque plusieurs adolescents sont en mal-être, cela peut créer une certaine solidarité, mais ce n’est pas toujours évident de se soutenir mutuellement…
Ce récit est aussi celui de l’amitié et de la bienveillance, celui d’une tendresse pour un âge où l’on se cherche et où tout semble parfois compliqué… Le dessin de l’auteure donne l’impression d’être « caméra sur épaule », un peu à la manière des frères Dardenne, où l’on accompagne en spectateur les difficultés rencontrées au quotidien et les tentatives pour y faire face ; cela donne une réelle dimension d’humanité, il s’en dégage aussi une certaine dimension poétique.
Ce roman graphique (de 347 pages quand même !) est donc une histoire qui se laisse lire et touchera probablement le public adolescent (probablement davantage féminin que masculin), il peut être mis entre toutes les mains et parlera sûrement à beaucoup d’adolescents qui vivent le même mal-être.
« Ceux qu’on choisit » rappelle aussi que nous sommes les maîtres de nos choix même si on a parfois tendance à l’oublier. En insérant les planches du fanzine dessiné par Wini (et scénarisé d’abord par Osacar puis par Wini), le récit dans le récit démontre que la quête pour sortir de ses difficultés reste une quête universelle et intemporelle et qu’elle passe souvent par les autres. Sous un aspect finalement assez simple, le livre apporte une véritable réflexion philosophique sans en avoir l’air et cela fait partie de ses mérites ! Un bon moment de lecture donc…