Quelle claque !

Pour moi, les récits de superhéros sont tellement plus intenses lorsqu’ils sont ancrés dans la réalité et ne partent pas dans des délires de science-fiction. C’est d’autant plus vrai avec des héros qui comme le chevalier noir ne possèdent pas de pouvoir à la base.
Ici, il n’en est rien. C’est un authentique Batman, pur et dur, sans artifices, c’est plus crédible et donc impactant !!! Son seul pouvoir ? Sa richesse. Il ne vole pas, il utilise des tyroliennes faites de câble installées partout sur les immeubles de Gotham. Ses véhicules ? Des centaines de motos, cachées à des endroits stratégiques de la ville. Sa colère le ronge et le rend solitaire et froid. Il est prêt à tout.
Mais lorsqu’un imposteur se fait passer pour lui et commence à tuer, le voici traqué de toute part et encore plus isolé.

Il n’est pas très épais (176 pages), pourtant ce récit est dense et prenant, dès la première case. Si le scénario est vraiment très très bien ficelé, le travail de découpage et de mise en scène met la barre encore plus haute et fait de ce Batman un des meilleurs qu’il m’a été donné de lire, rien que ça. Tout y est ! Et dans les bonnes proportions, pour que jamais un arrière-goût ne vienne vous gâcher la lecture intense de cette histoire. L’angle de vue à travers celui de la psy du jeune Bruce est implacable. Ce prisme nous jette en pleine figure le caractère jusqu’au-boutiste de Batman, voire suicidaire. Où se trouve la ligne à ne pas franchir lorsque vous êtes aux abois et à deux doigts d’être vaincu ? Est-ce que toutes les actions peuvent se justifier et n’est-il pas facile de tout perdre, jusqu’à son âme finalement ?

Vous l’aurez compris, ce Batman est impressionnant et captivant. Il figure parmi les quelques œuvres retenues pour l’inspiration du nouveau film en ce moment au cinéma. C’est exactement ce type d’histoire que j’attends de lire pour ce personnage. Comme un retour aux sources mais celles de l’ombre...