Hunter Rose
Scénariste : Matt Wagner
Dessinateur : Matt Wagner
Dessinateur : Tim Sale
Dessinateur : Collectif
Editeur: Urban Comics
Romancier, mondain, escrimeur de génie et assassin. Telles sont les multiples facettes de Hunter Rose, un mystérieux écrivain qui a surgi sur la scène du tout New York sans crier gare tout en officiant dans l'ombre pour prendre le contrôle de la pègre sous le masque du mystérieux Grendel. Poursuivi par les forces de police et l'immortel loup-garou Argent, Hunter Rose ne se connaît qu'une faiblesse : son amour pour sa fille adoptive, Stacy. Une faiblesse qui pourrait bien lui être fatale.
Tout droit venu des années 80 et de l’esprit créatif de son auteur d’à peine 19 ans à cette époque, Grendel fait son apparition chez Urban Cult, en 4 volumes. Le premier est plutôt conséquent : 608 pages ! La maison d’édition comme à son habitude ne fait pas les choses à moitié et si comme moi vous découvrez ce personnage, vous en aurez pour votre argent. L’œuvre est imposante et pour la présenter, Urban l’a emballée dans une couverture en dure de très belle facture, titre métallisé et garde-page intégrée à ce qui pourrait s’apparenter à une bible.
Grendel à son démarrage n’a pas connu de début facile dans l’univers impitoyable des comics et a même failli disparaitre de façon précoce. Tout d’abord publié en 1982 chez Comico, éditeur indépendant de Philadelphie qui fait faillite en 1990. Si les bases sont là, un anti-héro criminel et talentueux, avec comme ennemi juré un loup-garou argenté, le tout dans un noir et blanc plutôt maitrisé, le récit est lui encore hésitant. Malgré tout, le style se démarque à l’époque et les 3 seuls numéros qui sortent avant la fermeture de la maison d’édition marquent les esprits.
L’histoire est donc inachevée et laisse dans la tourmente les lecteurs déjà accros au personnage. L’auteur décide alors de reprendre son épopée depuis le début à travers un autre de ses grands héros : Mage. En 1984 et pendant 2 ans, il proposera des pages graphiques en ouverture de celui-ci d’une originalité folle et accompagnées de textes, de la suite et fin de sa première aventure de Grendel. Ces pages sont les premières que vous découvrirez en ouvrant ce mastodonte. C’est surprenant, maitrisé et original à la fois.
Après s’en suivra une multitude d’histoires reprises depuis ce canevas narratif. Pas moins de 42 noms sont réunis, rien que pour le dessin… Au scénario, un seul : Matt Wagner. Ce premier volume couvre tous les récits concernant Hunter Rose, alias Grendel, publiés entre 1980 et 2010.
Le code couleur : noir et blanc, signé de rouge sang. La couverture parle d’elle-même et ne trahit pas l’ensemble de cette série. C’est classe sans être classique, rétro sans être vieillot et c’est même plutôt rugueux pour l’époque. Le ton est sombre et tendu, jamais naïf. Par contre, il vous faudra du temps pour venir à bout de ce premier volume, il n’y a quasi pas de galerie ou de texte d’analyse dans ce livre, il est plein à craquer de récits, rien d’autre. Et il en reste 3 à venir… Impressionnant.