Sandman Death
Scénariste : Neil Gaiman
Dessinateur : Collectif
Editeur: Urban Comics
Une fois par siècle, Mort parcourt la Terre pour mieux comprendre ceux dont elle recueillera les dernières paroles. Sous la forme d'une jeune mortelle nommée Didi, elle se liera tour à tour avec une adolescente, aidera une sans abri de 250 ans à retrouver son coeur perdu et encouragera une jeune étoile montante de la musique luttant pour dévoiler son orientation sexuelle.
Bien qu’imposant (368 pages), ce recueil semble suspendu dans le temps, léger, et ce, malgré son thème principal : la mort elle-même. Celle-ci est une jeune punk douce et intentionnée, toujours prête à écouter les individus qu’elle croise, qu’elle soit présente pour eux ou non.
Ses histoires nous bercent dans une quiétude et une lenteur savoureuse et cette suite de nouvelles se lit tout en délicatesse et plein d’empathie.
Pourtant les sujets sont graves, les circonstances souvent désespérées et la venue de la mort n’est pas forcément attendu avec beaucoup d’enthousiasme évidement, mais c’est là que Mort, alias Didi accompli son rôle de guide et apaise les tourmentes par son écoute et sa sagesse. Il n’y a aucune violence la concernant et c’est peut-être ici le plus grand tour de force de Neil Gaiman qui finit par nous faire ressentir beaucoup de sympathie pour celle qui ne pourrait être qu’un mauvais présage.
Les récits sont tous amenés différemment et traitent de thèmes variés, allant des situations les plus banales (un accident de circulation), aux contes plus mystiques, explorant des croyances égyptiennes notamment. J’ai beaucoup aimé celle en plusieurs chapitres de cette rockstar qui se cherche malgré son succès. C’est écrit intelligemment et toujours avec beaucoup de douceur alors que l’histoire elle-même est tiraillée de toute part. La fin est surprenante et reste en tête quelque temps.
Les quelques centaines de pages à la fin de l'ouvrage sont consacrées à la galerie de couvertures et œuvres en tous genre. Il y a même le scénario du premier récit du livre. C’est intéressant de voir comment le scénariste suggère au dessinateur les images auxquelles il devra donner vie. C’est très complet et c’est pour ma part une belle entrée dans l’univers de Sandman, dont Mort est la sœur. Alors oui, c’est sombre et peut-être un peu macabre bien évidemment, mais c’est surtout très poétique et étonnant.