Skulldigger & Skeleton Boy
Scénariste : Jeff Lemire
Dessinateur : Zonic Tonci
Editeur: Urban Comics
Spiral City, 1996. Depuis que l’Anti-Dieu a ravagé la ville, les superhéros qui la protégeaient par le passé ont disparu, et ne restent de cette époque que des « héros » assassins comme Skulldigger, massacrant les criminels qui hantent la ville. Un soir, un jeune garçon assiste au meurtre de ses parents. Skulldigger intervient à temps pour qu’il ne soit pas tué à son tour, et prend le garçon traumatisé sous son aile pour en faire son acolyte : Skeleton Boy. Ils ignorent que la même inspectrice de police cherche à retrouver Skeleton Boy et arrêter Skulldigger, et que le terrible GrimJim cherche lui aussi à leur mettre la main dessus.
Spin-off dans l’univers de Black Hammer, Skulldigger est une petite pépite !
Le récit emprunte la voie sombre et violente qu’on suivit avant lui des personnages comme Daredevil, le Punisher et Batman dans ses heures les plus noires. C’est d’ailleurs un hommage avoué à ceux-ci et Jeff Lemire est plutôt doué dans ce thème !
En un tome condensé, on y retrouve tous ce qui fait un bon comics d’anti-superhéros : de la brutalité, des rôles tranchés guidés par leur propre faiblesse, une ville aux abois et un passé qui revient toujours au mauvais moment.
Le graphisme bien que singulier et très particulier est pour moi un sans-faute. C’est énervé, soutenu par un trait rapide, très encré et accompagné d’une coloration qui finit d’appuyer cet univers crispant. La couverture est splendide et résume assez bien l’ensemble.
Si, bien entendu, les sujets abordés ne sont pas nouveaux, le récit en reste très satisfaisant, grâce notamment aux acteurs en place et leurs bagages respectifs qui contre-balance sans arrêt l’équilibre complet de l’œuvre. Lemire est loin d’être un débutant et il le prouve une fois encore. Simple et efficace !
Tonci Zonjic, parfait inconnu quant à lui (en ce qui me concerne) réalise ici un récit de caractère, très abouti où l’on sent qu’il a pris beaucoup de plaisir à essayer de surprendre le lecteur pendant toute cette aventure, pliée en un seul volume. Ce n’est pas non plus lassant, le rythme est soutenu et bien dosé.
Belle découverte que ce Skulldigger & Skeleton Boy, qui vient compléter l’univers déjanté de Black Hammer !