L'envol du prince
Scénariste : James TYNION IV
Dessinateur : Michael Dialynas
Editeur: Urban Comics
À première vue, Wynd est un jeune garçon comme les autres. Il mène une vie tranquille à Pipetown, donne régulièrement un coup de main à la taverne locale tenue par sa mère adoptive et aime passer son temps libre à guetter le fils du jardinier royal qui ne le laisse pas indifférent. Mais Wynd a aussi un secret : la magie coule dans ses veines, et ses oreilles pointues en sont le signe extérieur qu'il ne doit sous aucun prétexte exhiber au grand jour. Car, au sein du royaume, la magie est strictement interdite. Les gens comme lui y sont traqués et éliminés. Tiraillé entre son désir d'être un adolescent « normal » et l'envie de comprendre d'où il vient et le sens des rêves étranges qui occupent chacune de ses nuits, Wynd n'aura qu'une solution... fuir. Avec l'aide de sa meilleure amie, Oakley, il va se lancer dans une aventure périlleuse au cours de laquelle il découvrira toute l'étendue de ses pouvoirs extraordinaires mais où l'ombre de celui qu'on appelle l'écorché ne sera jamais loin.
Le format ensuite. Trapu et assez épais, c’est peut-être là son seul défaut : il est difficile à tenir en main tant il est lourd et tente de s’échapper de celle-ci à tout instant. Pourtant, je dispose de bonnes grandes paluches ! Il s’accommodera bien mieux posé sur les genoux ou sur une table. Après, il est vrai que ce format apporte un vent de fraicheur à l’ensemble, des dimensions proches du comics auraient certainement enlevé une part de nouveauté à cette série. N’oublions pas qu’elle s’adresse avant tout aux ados.
Et enfin, le sujet ! De l’aveu même du scénariste, cette idée de récit l’accompagne depuis longtemps, mais il a attendu patiemment d’être assez mûr et d’avoir assez d’expérience pour l’amener à son terme. Tout était déjà mis en place, il ne manquait que le bon moment. Segmenté en trois volumes, ce conte aborde le changement, l’acceptation de soi, des autres et du regard que l’on peut poser sur la différence. Vaste sujet certes et qui de mieux que les ados pour le ressentir au plus profond d’eux même ? L’auteur utilise ici des chemins détournés pour parler de choses importantes comme l’adolescence et l’orientation sexuelle, qui cohabitent, pas toujours de façon pacifique.
Wynd se veut relativement simple dans son découpage, son style et sa trame. Je le donnerais volontiers à ma pré-ado de 11 ans, mais pas à quelqu’un de plus jeune. Même si l’histoire est abordable si l’on ne lit pas entre les lignes, elle ne fera écho à mon avis que passé un certain âge de maturité pour résonner comme il le faut. les plus de 12 ans en quête de rêveries, d’aventures fantastiques et d’identité devraient y trouver leur compte, tout en simplicité.
Une très belle découverte légèrement décalée pour laquelle j’attends avec impatience le tome 2, histoire d’en savoir plus sur le voyage de Wynd !