Mon avis:

Nathan Bright, c’est le mec qui a tout pour lui, un boulot de rêve comme présentateur météo sur Mars, une baraque d’enfer, la nonchalance qu’il faut pour brosser les dents de son chien parfait avec sa propre brosse à dents et déconner devant la caméra comme si il était au bar du coin. Ouais, Nathan Bright c’est la coolitude personnifiée.

Il faut dire que l’ambiance sur Mars est un peu morose après la disparition de 8 milliards d’être humain suite à l’acte terroriste le plus odieux jamais commis sur terre.

La seule ombre au tableau de Nathan, c’est côté coeur où il peine à séduire Amanda, la barmaid du « Blackout », bar local où notre héros a ses habitudes. Plus proche du « stalker » (harceleur) que du séducteur, la belle rousse semble tout de même se laisser attendrir par l’énergie que met Nathan à la draguer. Cette nervosité amène plus tard le monsieur météo à trop parler et à commettre une indélicatesse lors de la commémoration des 7 ans du drame, l’obligeant (hum…) à ramener son rencard chez lui.

23 pages. Il n’en aura pas fallu plus pour que tout parte en vrille. Comme lorsque dans un film d’action, l’imbécile tire dans la carlingue d’un avion en plein vol et que tout ce qui se trouvait dedans se retrouve éjecté en un souffle dans le vide.
Comme lorsque dans une scène de discussion dans une voiture, un véhicule vient de l’arrière-plan percuter violemment celle-ci.

23 pages pour comprendre que ce comics est une bombe, une claque!

23 pages pour se dire que ce livre va être trop court, c’est sûr….

Page 24, Nathan est couvert de sang, sa maison retournée et sa "protégée" armée jusqu’au dents, le protège de mercenaires prêts à en découdre.

Page 32, Nathan est en état d’arrestation pour le meurtre de 8 millards de femmes, d’hommes et d’enfants. (Bruit de mon cerveau qui explose).

Déjà la couverture m’avait suppliée de m’emparer de ce livre. Ses couleurs, sa mise-en-scène, cette impression d’avoir affaire à quelque chose de gros sans rien en savoir m’ont incité à lire ce comics et je ne m’étais pas trompé!

Tout y est, tout ce que l’on peut attendre d’un comics d’action déjanté: histoire de coeur, baston explosive, intrigue à plusieurs niveaux, magouille, raz-de-marées d’hémoglobine, un dessin nerveux et une colorimétrie qui vous explose les rétines au premier coup d’oeil! Il y a même une bande son dédiée pour appuyer la lecture de ce récit explosif!*
C’est Total Recall version Fight Club!

En parlant de couleur, je voudrais réparer une situation injuste à mon sens. L’absence totale de crédit pour Dave Stewart qui pourtant est pour moi un pilier de cette oeuvre, tant sa mise en couleur est osée et en parfaite adéquation avec le sujet traité!
Il commence sa carrière comme dessinateur mais il est vite conseillé par Matt Hollingsworth (Dark Horse Comics), qui avait repéré son talent, de passer à la colorimétrie. Depuis, l’homme enchaine les prix Eisner et les prix Harvey pour ses collaborations (pas moins de 15 en l’espace de 12 ans…). Voilà, je vous invite à suivre avec intérêt son oeuvre, même si trouver des infos à son sujet n’est pas chose aisée…

Bien sûr, le scénario est impressionnant, il y a là une maitrise parfaite du sujet et le dessin de Nathan Fox est remarquable, même si certaines scènes d’actions peuvent être difficilement lisibles, elles n’entravent en rien le plaisir de suivre ce récit atomique en apnée totale.

On termine ce livre assoiffé d’en connaitre plus et complètement retourné! C’est mon premier coup de coeur de 2020 et il risque de faire de l’ombre à d’autres récits par la suite, le niveau d’écriture et de réalisation étant tellement haut perchés!

Le comics se termine par des cover alternatives toutes aussi belles les unes que les autres, une galerie de personnages et une promesse qui sauve mes nuits: The Weatherman revient bientôt! (12 juin 2020)

*soundcloud.com/theweathermansoundtrack